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Bio Cohérence, le logo du nouveau label bio français qui apparaîtra dans les rayonnages en 2011. Ce label reprend les exigences du label bio européen, complétées par d’autres plus rigoureuses, sur la contamination en OGM notamment. © Alternative Bio 2009
Au risque d'ajouter à la confusion des consommateurs, la filière de l'agriculture biologique a décidé de créer ce nouveau label pour promouvoir des produits bio qui vont plus loin que les exigences du label biolabel bio actuel. En effet, par souci d'harmoniser la production agricole biologique et de faciliter le commerce de ses produits, l'Union européenne a refondu le cahier des charges du label bio et abandonné les réglementations nationales spécifiques. Par ailleurs, elle s'est dotée d'un nouveau logo pour l'écolabel européen qui deviendra obligatoire au premier juillet 2010.
Désormais, le cahier des charges du label bio français (AB) et celui européen, de même que ceux des autres états membres sont identiques. Le regret de la filière biologique française est que ce cahier des charges est moins exigeant que celui de l'ancien label AB. Rassemblés au sein de l'association Alternative Bio 2009, les acteurs de cette filière ont donc décidé de créer un nouveau label, sous la forme d'une marque privée : Bio Cohérence.
Cliquer pour agrandir. Le cahier des charges de la marque Bio Cohérence reprend les exigences du label bio européen (1) auquel il ajoute des spécificités plus rigoureuses (2) et une démarche de valeurs et d’amélioration continue (3). © Alternative Bio 2009
Ce label, qui sera lancé en 2011, reprend le cahier des charges de l'écolabel européen comme base et le complète avec les mesures abandonnées du label AB en allant plus loin. Par exemple, il impose une absence totale d'OGM quand le label AB en tolérait 0,1% et celui de l'UE 0,9%. De même, les produits transformés estampillés Bio Cohérence devront contenir 100% de produits bio, contre 95% pour les cahiers des charges AB et européen. Au titre des autres exigences, on peut citer une réduction des produits vétérinairesvétérinaires ou encore l'obligation aux exploitations d'être 100% bio.
Trop de labels tuent le label ?
Plus encore, ce label intègre une démarche de cohérence et d'amélioration continue grâce à l'établissement d'une charte, qui reprend les grands principes de l'agriculture biologique, et de la pratique d'un autodiagnostic. Ce diagnosticdiagnostic permettra aux acteurs de la filière de faire le point sur leurs pratiques et favorisera l'amélioration écologique, sociale et économique du label et de la filière.
Pour garantir du sérieux de ce nouveau label, son obtention sera contrôlée par cinq organismes certificateurs accrédités (Qualité France, Ecocert, Certipaq...) et attribué par un comité interne de l'association Bio Cohérence (qui succédera à Alternative Bio 2009). Pourtant, si la démarche vers davantage d'exigences environnementales est louable, elle risque de participer encore plus à la confusion des consommateurs qui voient fleurir florilège de labels, d'allégations environnementales plus ou moins sérieuses et de mentions obligatoires.
Or 65% des Français considèrent déjà qu'il y a trop de labels pour les produits durables selon l'étude Institut Médiascopie / Ethicity 2010. Et voilà qu'un nouveau logo européen, un nouveau label bio et bientôt peut-être un étiquetage carbonecarbone débarquent sur les paquetspaquets d'emballages... Tout ceci ne facilitera pas vraiment les achats des consommateurs dans un premier temps, ce qu'espérait pourtant la Commission européenne en harmonisant les logos bio. Pire, cela pourrait profiter au greenwashing, cette pratique qui consiste à utiliser de faux arguments verts pour vendre des produits qui ne le sont pas.