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Ce matin, l'association Greenpeace a lancé une action sur plusieurs centrales nucléaires françaises. Leur but : s'y introduire, sans « moyens surhumains » et « sans clé » pour démontrer la perméabilité de ces installations. En s'immisçant aisément dans les centrales, et notamment celle de Nogent-sur-Seine, Greenpeace assure avoir montré qu'elles ne sont pas à l'abri d'une éventuelle attaque terroriste.
Ce n'est pas la première fois que des militants de Greenpeace s'introduisent dans des centrales pour dénoncer le manque de sécurité des sites et du nucléaire en général. En mars 2007, douze militants avaient escaladé une des tours de refroidissement de la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher) pour y inscrire « EPR = danger ». En octobre 2007, huit grimpeurs s'étaient immiscés dans la centrale de Dampierre-en-Burly (Loiret) et avaient été débusqués manu militari par des membres du GIGN. Enfin, plus récemment, en mai 2011, quelques membres de l'ONG avaient bloqué les travaux de l'EPR de Flamanville.
Les attaques terroristes pas prises en compte
Ce matin, EDF, qui gère le site de Nogent, a tout de suite répondu à ces actions indiquant que les membres de l'ONG avaient été détectés dès leur intrusion, mais qu'il avait été décidé de ne pas agir sachant qu'il s'agissait de militants pacifistes. L'épisode a toutefois donné lieu à des échanges houleux entre les responsables du gouvernement et les antinucléaires, verts en tête.
Des membres de Greenpeace se sont introduits dans la centrale de Nogent-sur-Seine pour dénoncer le manque de sécurité des centrales nucléaires. © Idé
La sûreté remise en cause
Greenpeace a dénoncé le laxisme des audits de sécurité, pour lesquels les accidentsaccidents terroristes et les risques humains ne sont pas pris en compte - seules les catastrophe naturellescatastrophe naturelles (et ce qui en découle) sont considérées. Pourtant, un rapport allemand de 2009 avait montré que les centrales n'étaient pas capables de résister à la chute d’un avion gros-porteur et un courrier intercepté en 2006 par Stéphane Lhomme, alors porteporte-parole du réseau Sortir du nucléaire, indiquait que la situation était la même pour le futur EPR de Flamanville.
C'est la deuxième fois que la sécurité des centrales nucléaires est mise à mal en l'espace d'une semaine. Mercredi, Claude Birraux et Bruno Sido, respectivement président et rapporteur de la mission parlementaire sur la filière nucléaire, ont accompagné des experts de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la centrale de Blayais (Gironde) pour le premier, et à celle de Paluel (Seine-Maritime) pour le second, au cours d'une visite de contrôle surprise.
Si les tests effectués à le centrale de Blayais n'ont révélé que quelques incidents mineurs - dont, tout de même, des « fuites non identifiées » - la visite de la centrale de Paluel s'est avérée plutôt alarmante. La simulation de la perte d'alimentation pour le refroidissement de la tranche numéro 1 tourne au fiasco : le basculement sur le système de la tranche numéro 2 est un échec car elle nécessite une clé qui est introuvable (elle est en commande) ! Les instructions indiquant la marche suivre, rassemblées dans un document, ne sont pas exactes. Il faudra 3 h 30 aux techniciens pour finalement basculer sur la tranche n°3.
Et s'il s'était agit d'un réel accident ?