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Avec le concours Pariculteurs, entre mursmurs, toitstoits, terrassesterrasses et pleine terre, la Ville de Paris proposait 47 sites pour des projets de culture urbaine, destinés à la végétalisation ou la production agricole, avec un objectif d'une centaine d'hectares en 2020. Résultat en novembre 2016 : une start-upstart-up pas encore créée, Aéromate, récolte trois toits. Pourtant, les deux entrepreneurs, issus de l'école Sup’Biotech, débutent : Louise Douillet est de la promo 2014 et Michel Desportes de celle de 2015. « Notre projet était bon ! » explique aujourd'hui la cofondatrice.
Des essais avaient en effet déjà été menés « sur les 20 mètres carrés de la terrasse au-dessus d'un café-restaurant du onzième arrondissement ». La technique était à finaliser mais connue : c'est l'hydroponie, une culture dans l'eau, sans terre. « Nous ajoutons seulement des nutrimentsnutriments et une aération. Ce procédé économise 90 % d'eau par rapport à une culture en terre et l'ensemble est bien plus léger : 100 kgkg par mètre carré, ce qui convient bien à un toit ». Les essais montrent que les plantes poussent bien et qu'il n'y a nul besoin de pesticide.
Les plantes poussent dans des pots disposés sur des rails et leurs racines baignent dans une gouttière. Une pompe fait circuler l'eau dans l'ensemble du système. © Aéromate
Pas de polluants détectés sur la culture sur toits
Les tests consistent à essayer plusieurs plantes et à effectuer des mesures de polluants, la question première dans l'airair d'une métropole. Pour le choix des variétés, il apparaît que les plantes aromatiquesaromatiques constituent un bon choix technique et économique. Elles poussent bien et se vendent à bon prix. « Mais l'hydroponie permet de cultiver des arbres... »
Aéromate, créée finalement en janvier 2017, prévoit de commercialiser des bottes d'herbes aromatiques et des micropousses d'aromates qui se consomment à ce stade. Côté polluants, les mesures n'en trouvent aucune trace dans les plantes, qui n'absorbent que l'eau dans laquelle baignent leurs racines.
Louise Douillet et Michel Desportes derrière leurs premières plantes. Cette culture urbaine en terrasse n'est possible que sur certains toits, qui doivent respecter une liste de conditions règlementaires. L'une d'elles est qu'ils ne sont pas accessibles au public. © Aéromate
Un marché très local pour l'agriculture urbaine
Une centaine de variétés sont à l'étude. Persil, romarinromarin « et des aromates peu courants » viennent s'ajouter au catalogue qui sera produit sur les 1.200 mètres carrés des trois toits parisiens. La production, déjà commencée sur l'un d'eux, est écoulée en local, d'abord dans l'immeuble lui-même et les rues du voisinage. « La production d'un toit peut servir une clientèle d'une centaine de personnes ».
Avec deux personnes embauchées (un spécialiste de l'agroalimentaire et un ingénieur agronomeingénieur agronome), le projet d'Aéromate est maintenant une réalité. L'agriculture urbaine est une idée déjà ancienne mais les réalisations sont encore rares. Cette première concrétisation en hydroponie attire maintenant la curiosité. « Beaucoup de gens viennent nous voir... »
Ce qu’il faut
retenir
- La Mairie de Paris a sélectionné 47 sites pour une production agricole ou pour la végétalisation, qui devraient occuper 100 hectares en 2020.
- Aéromate a choisi l'hydroponie, utilisable sur des terrasses et qui a l'avantage de la légèreté, du contrôle du milieu nutritif et de l'inutilité des pesticides.
- Les essais préalables ont démontré l'absence de polluants dans les plantes et la faisabilité économique avec des cultures de variétés recherchées, comme les aromates.