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Tous les ans, le 22 mars est consacré par l'Unesco à une réflexion sur l'eau et son utilisation. Cette année, cette journée prend un relief particulier puisqu'elle vient en quelque sorte clôturer le Forum mondial de l'eau, tenu à Istanbul du 16 au 22 mars. En ces temps de réchauffement climatique mais aussi du simple fait de la croissance démographique, la gestion des ressources en eau devient un enjeu majeur de ce siècle.
Le partage de ce liquideliquide plus précieux que le pétrolepétrole, que l'on commence à appeler l'or bleu, est depuis longtemps la source de conflits. Mais ce nombre risque fort d'augmenter et ce n'est pas un hasard si cette Journée mondiale de l'eau 2009 est placée sous le thème des eaux transfrontalières.
Cette semaine, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé à Murcie, en Espagne. Après le changement de statut de la région Castille-la-Manche, un canal qui prélève de l'eau dans le Tage pour l'acheminer vers la région voisine de Murcie, pourrait être fermé, ce qui aurait de graves conséquences pour les populations en aval. Au Proche-Orient, le partage de l'eau est un élément peu évoqué mais important dans le conflit entre Israël et les Palestiniens.
Des enjeux géostratégiques
Au Forum mondial de l'eau, le cas de l'Afrique a été longuement abordé. Au nord et au sud, l'eau est la cause directe de nombreuses frictionsfrictions. Le Nil est partagé par une dizaine de pays. Le Tigre et l'Euphrate, qui prennent leurs sources en Turquie, irriguent ensuite l'Irak et la Syrie. Le projet de la Namibie de détourner l'Okavango (le « fleuve qui ne trouve pas la mer », qui vient en effet mourir d'assèchement dans le désert du Kalahari) a créé un conflit avec le Botswana.
A Istanbul, la Lybie a enfin présenté dans les détails son gigantesque projet d'irrigation, qui serait le plus grand du monde. Déjà bien entamée, cette réalisation comprendra 4.000 kilomètres de canalisationscanalisations de 4 mètres de diamètre. Cet énorme réseau acheminera vers les 5,7 millions de personnes vivant au nord du pays l'eau pompée à 500 mètres de profondeur par 1.300 puits installés dans le Sahara.
C'est donc une nappe aquifèreaquifère fossilefossile, c'est-à-dire non renouvelée, qui sera ainsi exploitée à la manière d'un gisementgisement de pétrole. La Lybie affirme que cette réserve permettra 4.860 ans d'utilisation et sera aussi accessible pour le Soudan, le Tchad et l'Egypte. Des voix se sont déjà élevées pour dénoncer le gigantismegigantisme du projet, poser la question de ses effets possibles sur l'environnement et redouter la réaction des pays voisins.
Pour exposer les diverses facettes de ces enjeux colossaux et déterminants pour les prochaines décennies, nous vous avons réuni dans un même centre d'aiguillage - un focus - les liens vers nos articles d'actualités, nos dossiers et les Questions/Réponses consacrés à ce sujet. Bonne lecture...