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Parque Nacional Palo Verde, Costa Rica. C'est là que l'équipe de Chris Murray, un écophysiologiste de l'université technologique du Tennessee (États-Unis), a capturé -- puis relâché -- quelque 500 crocodiles américains : la seule façon de déterminer leur sexe. Surprise, l'équipe a identifié quatre fois plus de mâles que de femelles !
La découverte est d'autant plus étonnante que lorsqu'un déséquilibre est observé dans les populations, il va généralement en faveur des femelles. La plupart des perturbateurs endocriniensperturbateurs endocriniens connus ont en effet tendance à féminiser les écosystèmes. Par ailleurs, dans le cas des crocodiles -- dont le sexe est déterminé par la température du nid pendant l'incubation --, la naissance de femelles devrait être favorisée par le réchauffement climatique.
Les crocodiles chargés en méthyltestostérone pourraient se montrer plus agressifs envers les humains. © tpsdave, Pixabay, DP
Une menace pour l'espèce ?
Cette curieuse situation pourrait s'expliquer par la concentration anormale en 17α-méthyltestostérone observée dans les tissus des crocodiles étudiés. Comment cette forme synthétique de testostérone a-t-elle pu se retrouver là ? Rien n'est certain mais l'équipe soupçonne les fermes piscicoles, qui, tout autour du parc, nourrissent leurs poissons d'aliments chargés de cette hormonehormone afin de les transformer en mâles, plus rentables.
Quoi qu'il en soit, la découverte préoccupe les défenseurs de la biodiversitébiodiversité. C'est en effet tout le système reproductif des crocodiles américains qui pourrait se voir perturbé par la méthyltestostérone. Ces crocodiles américains, situés dans l'un des derniers bastions de l'espèceespèce, sont d'ores et déjà considérés comme vulnérables.