Dans un nouveau rapport paru ce mardi 24 octobre, des scientifiques alertent sur la dégradation des signes vitaux de la Terre. Au terme d'une année 2023 de tous les records, les scientifiques appellent à un sursaut collectif.
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« Les signes vitaux de la Terre se sont affaiblis au-delà de tout ce que l'Homme a pu observer jusqu'à présent, au point de mettre en péril la vie sur la planète. » C'est le constat lapidaire que dresse une coalition internationale de scientifiques dans un rapport publié mardi 23 octobre dans la revue Bioscience.
“Les signes vitaux de la Terre se sont affaiblis [...] au point de mettre en péril la vie sur la planète.”
Le risque, à terme : « vivre dans un monde caractérisé par une chaleurchaleur insupportable et des pénuries de nourriture et d'eau douce », alerte William RippleRipple dans un communiqué, professeur émérite à l'Oregon State University et principal coauteur du rapport. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont notamment basés sur les 35 signes vitaux de la Planète, dont 20 se situent à des niveaux extrêmes.
« L'ensemble de ces signes vitaux comprend des variables telles que les concentrations de gaz à effet de serre, la déforestation, l'étendue de la glace de mer et la consommation d'énergies fossiles, détaille William Ripple pour Futura. Ils sont établis de différentes manières, la plupart d'entre eux étant basés sur des mesures prises par des satellites ».
2023 : l'année de tous les records
Ce climatologueclimatologue n'en n'est pas à son coup d'essai. C'est notamment lui qui avait lancé, en 2017, « l'Avertissement des scientifiques internationaux à l'Humanité », cosigné par plus de 15 000 scientifiques de 161 pays.
“La fréquence et la gravité des catastrophes pourraient dépasser la hausse des températures. ”
Ce nouveau rapport arrive à point nommé, au terme d'une année 2023 de tous les records, notamment en ce qui concerne les températures des océans et la glace de mer. Il alerte également sur les émissionsémissions de dioxyde de carbone « sans précédent » produites par les monstrueux incendies de forêt au Canada : plus d'une gigatonne de CO2 dans l'atmosphère, soit plus que les émissions totales de gaz à effet de serre du Canada en 2021.
La température moyenne à la surface de la Terre la plus élevée jamais enregistrée s'est produite en juillet dernier. « La fréquence et la gravitégravité de ces catastrophes pourraient dépasser la hausse des températures », avertit William Ripple. Si ces prévisions sont parfois difficiles à établir de façon précise, les scientifiques sont « assez confiants en ce qui concerne certaines grandes tendances, comme les vaguesvagues de chaleur meurtrières de plus en plus fréquentes dans de nombreuses régions et les cyclonescyclones tropicaux de plus en plus intenses », confie le climatologue.
Des scientifiques au pied du mur
Malgré ces chiffres catastrophiques, les subventions aux combustiblescombustibles fossilesfossiles ont « pratiquement doublé entre 2021 et 2022, passant de 531 milliards de dollars à un peu plus de 1 000 milliards de dollars », dénoncent les auteurs dans un communiqué.
“L'humanité n'a guère progressé dans sa lutte contre le changement climatique.”
« Nous avons constaté que l'humanité n'a guère progressé dans sa lutte contre le changement climatiquechangement climatique. » Une situation difficilement tenable pour les chercheurs, de plus en plus nombreux à prendre part à des actes de désobéissance civile afin de dénoncer l'inaction des politiques et des grandes entreprises. Le mouvementmouvement prend de l'ampleur en France, mais également à l'étranger, au risque de voir des scientifiques parfois sanctionnés.
C'est notamment le cas du climatologue italien Gianluca Grimalda, licencié à la fin du mois de septembre pour avoir refusé de prendre l’avion afin de revenir d'une mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée, alors que son employeur connaissait ses convictions et n'avait pas émis d'objection pour l'aller.
“La désobéissance civile non-violente peut être justifiée dans certains cas.”
De façon plus générale, « beaucoup de scientifiques pensent que la désobéissance civile non-violente peut être justifiée dans certains cas, si elle est organisée de manière réfléchie et socialement juste », abonde William Ripple.
Bonne nouvelle : les solutions existent !
Heureusement, les solutions et les comportements à adopter pour endiguer la catastrophe existent, et ils sont déjà connus ! Il s'agit désormais de prendre une direction qui accorde la priorité au bien-être humain, et limite la surconsommation et les émissions excessives des plus riches. Les experts recommandent notamment « la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles, la transition vers des régimes alimentaires végétariens, l'intensification des efforts de protection des forêts et l'adoption de traités internationaux pour l'élimination du charboncharbon et la non-prolifération des combustibles fossiles ». Des solutions à mettre en œuvre afin de soulager les populations les plus défavorisées, déjà fortement touchées par les phénomènes climatiques extrêmes.