La génération précédente a appris à se cacher pour se protéger d’une attaque nucléaire. Jusqu’à ce qu’un traité de non-prolifération vienne apaiser les craintes. Face au réchauffement climatique, difficile de se cacher. Alors, à quand un traité de non-prolifération des combustibles fossiles ? Le Parlement européen, en tout cas, y appelle de ses vœux.
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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde craignait une guerre nucléaire qui mettrait en danger la vie sur notre Terre. Alors les gouvernements se sont mis d'accord. Ils ont signé un traité de non-prolifération des armes nucléaires. Aujourd'hui, l'humanité fait face à une nouvelle menace : le changement climatique anthropique provoqué par les gaz à effet de serre émis par la combustioncombustion de ressources fossiles. D'où l'idée lancée il y a quelques années maintenant déjà, de signer un traité de non-prolifération des combustiblescombustibles fossiles (TNPCF).
L'initiative est menée par un bloc de pays du Pacifique et déjà soutenue par 100 prix Nobel, 70 villes dans le monde - parmi lesquelles Paris, Londres et Los Angeles - et par l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), notamment. Pourtant, à moins d'une semaine de l'ouverture à Dubaï de la 28e Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l'Organisation des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), beaucoup de gouvernements continuent d'approuver de nouveaux projets d'exploitation de charbon, de pétrolepétrole ou de gaz.
L’Europe pour un traité de non-prolifération des combustibles fossiles
Il l'avait déjà fait il y a un an. Et aujourd'hui, le Parlement européen réitère son soutien à cette proposition de traité par le vote d'une résolutionrésolution. « Nous soutenons un objectif de sortie concrète des combustibles fossiles dès que possible pour maintenir les 1,5 °C [de réchauffement climatique anthropique] à portée, y compris l'arrêt de tous les nouveaux investissements dans l'extraction de combustibles fossiles. Nous invitons instamment l'Union et les États membres à jouer un rôle proactif et constructif à cet égard. Nous réitérons notre appel à la Commission, aux États membres et aux autres parties à travailler à l'élaboration d'un traité de non-prolifération des combustibles fossiles. »
Précisons que ce traité repose sur trois piliers en lien direct avec les conclusions des scientifiques :
- la fin de l'expansion de la production de charbon, de pétrole et de gaz fossile ;
- une réduction progressive et durable de la production existante, qui demande aux pays historiquement les plus responsables de faire les efforts les plus rapides et de soutenir ceux des autres pays du monde ;
- une transition juste qui accélère le déploiement de sources d'énergieénergie bas carbonecarbone et aide l'économie à se passer des combustibles fossiles sans dommages pour les travailleurs.
Un traité de non-prolifération des combustibles fossiles à soutenir
L'idée du traité, c'est de convenir d'objectifs communs de sortie des énergies fossilesénergies fossiles. Afin d'éviter l'effet : « Pourquoi réduire mes productions alors que mon voisin continue de tirer profit de son charbon, de son gaz fossile ou de son pétrole ? » Cela a plutôt bien fonctionné lorsqu'il s'est agi d'éviter la prolifération des armes nucléaires. Et sur un modèle semblable, un registre mondial des combustibles fossiles devrait bientôt fournir des données standardisées et complètes des réserves. Des données accessibles au public et qui permettront de suivre les efforts de chacun et de pouvoir tenir les gouvernements responsables des réductions promises.
Pour Marie Toussaint, députée française au Parlement européen, « la COP28 est le moment crucial pour ne sauver rien de moins que le climatclimat de notre Planète. Pas un seul nouveau projet d'énergies fossiles ne doit voir le jour. Nous sommes plus de 600 parlementaires du monde entier à soutenir l'initiative d'un traité de non-prolifération des combustibles fossiles. À l'heure où les lobbies des énergies fossiles bénéficient à nouveau d'un accès quasi illimité aux négociations sur l'action climatique, et où il devient urgent d'empêcher ces entreprises d'influencer nos politiques, montrons que l'ère du fossile est révolue. Montrons que nous voulons agir pour justice climatique et sociale, et adoptons le Traité de non-prolifération des énergies fossiles ! ». Et c'est même possible à l'échelle individuelle ou d'une entreprise ou encore d'une organisation. En ajoutant simplement votre nom à la liste de ceux qui disent non aux énergies fossiles.