Observer le passé pour mieux prédire l'avenir du climat, c'est le projet de milliers de scientifiques, rassemblés dans le monde depuis 30 ans sous la bannière du PMIP. Ils comparent et coordonnent continuellement les résultats de leurs recherches paléo-environnementales afin d'affiner leurs modèles climatiques au regard des connaissances acquises sur les cycles glaciaires.
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Le projet PMIP (Paleoclimate Modelling Intercomparison Project), initié il y a presque 30 ans, coordonne des simulations de climats-clés du passé pour comprendre les différences par rapport au climat actuel et évaluer les modèles de prévision des climats futurs. Les premiers résultats de la quatrième phase de PMIP ont été publiés pour l'Holocène Moyen (il y a 6.000 ans) et le dernier interglaciaire (il y a 127.000 ans).
Ces deux périodes sont caractérisées par un fort cycle saisonnier du flux solaire dans l'hémisphère Nord, favorisant une grande saisonnalité des températures boréales et des moussons. Même si les modèles se sont améliorés dans leur représentation du climat pré-industriel, la plupart d'entre eux ne représentent toujours pas de façon satisfaisante l'augmentation de la mousson africaine pendant l’Holocène Moyen, caractérisé par un Sahara humide.
Tester des modèles plus réalistes
Les simulations du dernier interglaciaire sont une innovation : l'amplification du cycle saisonnier de l'hémisphère Nord est plus importante que pour l'Holocène Moyen. Cette période est caractérisée par une fontefonte importante de la banquisebanquise ArctiqueArctique en été, quasi-totale avec certains modèles. La diversité des réponses des modèles parait liée aux paramétrisations des nuagesnuages et de l'albédoalbédo de la banquise. Des chercheurs ont relié ces résultats à ceux issus des mêmes modèles dans des simulations du futur où la teneur atmosphérique en CO2 augmente de 1 % par an depuis l'époque pré-industrielle. Les étendues de banquise d'été issues des différents modèles lors du doublement de la concentration en CO2 sont linéairement liées à celles obtenues pour le dernier interglaciaire. De telles comparaisons permettront de déterminer les modèles les plus réalistes pour les simulations du futur.