Des scientifiques ont pu estimer la température moyenne de la Terre durant le dernier maximum glaciaire, c'est-à-dire il y a environ 20.000 ans. Quelle température faisait-il à l'époque ?
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Imaginez que vous vous prépariez à retourner dans le temps, avec un thermomètre dans votre sac. Vous réglez votre machine à voyager dans le temps pour - 20.000 ans, en plein cœur de la dernière période glaciaire qu'a connue la Terre (entre - 23.000 et - 19.000 ans.) Lorsque vous descendez de votre machine, le paysage a drastiquement changé.
Et pour cause, durant le dernier maximum glaciaire, la France est majoritairement recouverte d'une vaste steppe glacée où il n'y a pas de forêts mais une végétation basse à croissance lente. Plus près du cercle polaire, des glaciersglaciers ou une épaisse couche de glace recouvrent l'Europe du Nord et le Canada. Vous sortez alors votre thermomètre. Quelle température indique-t-il ?
Cette question est simple et pourtant la réponse est difficile à obtenir. Des chercheurs de l'université de l'Arizona ont tenté d'y répondre dans une publication parue dans Nature. Évidemment, ils n'ont pas pu déterminer la température précise à chaque zone du globe, mais ils ont pu estimer à quel point la température moyenne terrestre était plus basse que celle du XXe siècle.
La température moyenne de la Terre était inférieure de 6 °C
“En Arctique, il faisait environ 14 °C de moins qu'aujourd'hui”
Durant le siècle dernier, la température moyenne à la surface du globe était de 14 °C. Selon les estimations des scientifiques américains, la température moyenne de la Terre durant le dernier maximum glaciaire était comprise entre 6,5 °C et 5,7 °C (une fourchette obtenue avec 95 % de confiance) de moins qu'aujourd'hui. Le refroidissement est encore plus important dans certaines régions, notamment les régions situées aux latitudeslatitudes les plus hautes.
« Le refroidissement le plus important concernait les hautes latitudes, comme l'ArctiqueArctique, où il faisait environ 14 °C de moins qu'aujourd'hui », explique Jessica Tierney, première autrice de l'étude. Autre exemple, le nord de l'Atlantique et le sud du Pacifique étaient environ huit degrés plus froid que durant l'HolocèneHolocène, qui représente le climatclimat de l'ère préindustrielle.
Les pôles sont plus sensibles aux changements climatiques
Ce phénomène souligne que ce sont les hautes latitudes qui semblent les plus sensibles aux changements de climat, qu'il s'agisse d'un refroidissement ou d'un réchauffement. Si on revient au temps présent, les scientifiques ont mis en évidence que les pôles se réchauffent plus vite que n'importe quelle autre région terrestre : 0,6 °C de plus en AntarctiqueAntarctique à chaque décennie depuis les années 1970 contre « seulement » 0,15 à 0,2 °C par décennie à l'échelle de la planète.
Comme les thermomètres n'existaient pas à l'époque (à part celui que vous avez emmené), les scientifiques ont dû trouver d'autres données pour en tirer des approximations sur les températures à la surface de la mer. Ils ont utilisé les rapports isotopiques de l'oxygène (18O et 16O) de spéléothèmes (des concrétionsconcrétions que l'on retrouve dans les grottes, comme les stalagmitesstalagmites, par exemple) et des modèles météorologiquesmodèles météorologiques pour estimer la température du globe il y a 20.000 ans.