Les supernovae auraient influencé la diversité des formes vivantes sur Terre au cours des derniers 510 millions d’années, via des changements climatiques. C’est la thèse soutenue par le physicien Henrik Svensmark dans un article récemment publié montrant ce qui semble bel et bien être une corrélation nette entre l’évolution du taux de supernovae proches du Soleil et la diversité des invertébrés marins.

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    Si vous demandez à Wolfram Alpha en combien de temps le SoleilSoleil boucle sa « Grande Année » autour du centre de la Voie lactéeVoie lactée, il vous répondra que sa période orbitale est d'environ 230 millions d'années. Grâce à la fameuse raie à 21 cm de l'hydrogènehydrogène, il nous a été possible de cartographier la structure de la Voie lactée et de découvrir qu'elle était une galaxie spiralegalaxie spirale avec des bras. Or, comme le montrent les observations des autres galaxies spirales, et comme le confirment celles dans notre propre galaxie, c'est dans ces bras que naissent préférentiellement les jeunes étoilesétoiles.

    Pour des raisons encore mal comprises, peut-être lors de collisions entre les nuages moléculaires géants dans ces bras, ces nuages s'effondrent en donnant des amas ouvertsamas ouverts d'étoiles jeunes et chaudes qui vont ensuite se disperser dans la Voie lactée. Dans ces amas, naissent aussi des étoiles au moins 8 fois plus massives que le Soleil dont la vie sera brève mais intense. Au bout de quelques millions d'années, elles explosent en supernovae. Des ondes de choc sont produites, pouvant provoquer la naissance d'autres étoiles dans le nuage moléculaire où elles sont nées, et des noyaux plus lourds que l'héliumhélium, comme le carbonecarbone, l'oxygène et le ferfer, rejoignent alors le milieu interstellaire pour éventuellement se retrouver plus tard dans des formes de vie. C'est ainsi qu'est né notre Système solaire.

    Ces supernovaesupernovae sont aussi responsables des rayons cosmiquesrayons cosmiques galactiques arrivant sur Terre. On comprend donc bien pourquoi le physicienphysicien danois Henrik Svensmark, qui pense que les rayons cosmiques, en influençant la couverture nuageuse de la Terre, peuvent modifier son climat, s'est demandé s'il n'y avait pas une corrélation entre les supernovae ayant explosé dans l'environnement proche du Soleil et le climat sur Terre.

    En bleu, le nombre de genres d'invertébrés marins sur Terre pendant les périodes géologiques comme le Permien (P), le Trias (Tr) et le Crétacé (K). En noir le taux de supernovae dans l'environnement proche du Soleil au cours de son périple galactique. La corrélation semble forte. © H. Svensmark/DTU Space

    En bleu, le nombre de genres d'invertébrés marins sur Terre pendant les périodes géologiques comme le Permien (P), le Trias (Tr) et le Crétacé (K). En noir le taux de supernovae dans l'environnement proche du Soleil au cours de son périple galactique. La corrélation semble forte. © H. Svensmark/DTU Space

    Pour cela, il est justement parti du fait qu'au cours des derniers 510 millions d'années, le Système solaireSystème solaire a eu le temps de traverser plusieurs fois les bras de la Voie lactée (car ils sont des sortes d'ondes de densité dans le gazgaz d'étoiles et de nuages de gaz de notre galaxie) et donc de se retrouver proche de pouponnières d'étoiles. Il a ainsi pu construire une courbe montrant l'évolution probable du taux de supernovae au voisinage du Système solaire, déduite des observations et d'une simulation.

    Des supernovae qui refroidiraient la Terre

    Parallèlement, il a dressé une courbe de la diversité des organismes les plus facilement retrouvés sous forme de fossiles, à savoir des invertébrés marins comme les ammonites et les trilobites. Tenant compte du fait que l'on sait que cette diversité est modulée par la tectonique des plaquestectonique des plaques, la séparationséparation et la formation des supercontinentssupercontinents, il a alors comparé les deux courbes. Si ses reconstructions sont solidessolides, il semble bel et bien qu'une corrélation existe entre le taux de supernovae et la diversité biologique sur Terre, comme le montre l'article qu'il a publié dans MNRAS. Mais laquelle ?

    C'est là que Svensmark fait intervenir une connexion entre climat et rayons cosmiques galactiques. En provoquant une chute des températures sur Terre, une plus grande variété de conditions climatiques entre les pôles et l'équateuréquateur seraient survenues, favorisant la diversité des écosystèmesécosystèmes et donc des formes de vie s'y adaptant. 

    Reste à savoir ce que vont en penser les paléontologuespaléontologues, les climatologuesclimatologues et bien sûr les astrophysiciensastrophysiciens. On sait en particulier que Svensmark a des doutes sur le rôle de l'influence de l'humanité sur le réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Nul doute que, pour lui, une démonstration de l'influence passée des rayons cosmiques sur le climat de la Terre donnerait plus de poids à la thèse qui voudrait que le réchauffement observé ne soit pas indépendant d'une modulationmodulation actuelle du flux de rayons cosmiques arrivant sur Terre.