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Le NSIDC (US National Snow and Ice Data CenterData Center) vient de publier un état des lieux de la banquise arctique, indiquant qu'elle avait atteint 4,52 millions de kilomètres carrés ce 12 septembre. Pourquoi cette date ? Parce que l'été se termine et que la banquise a de nouveau commencé à s'étendre vers ses quartiers hivernaux. La valeur annoncée est donc proche du minimum annuel. Depuis une dizaine années, la question est de savoir si le record sera battu car en effet la banquise (eau gelée à la surface de la mer) a tendance à se rétrécir davantage à chaque minimum estival.
En septembre 2007, la banquise arctique ne mesurait plus que 4,13 millions de kilomètres carrés. Le chiffre avait impressionné car il pulvérisait le précédent record de 5,32 millions de kilomètres carrés qui ne datait que de 2005. La comparaison avec des données plus lointaines donnent la mesure du phénomène. Durant la période 1979-2000, la moyenne était de 6,76 millions de kilomètres carrés. Mais sur la banquise, aucune année ne ressemble à une autre car sa formation et sa fontefonte dépendent considérablement de multiples facteurs, notamment le régime des vents et celui des courants. La modélisation de la fonte de la banquise est encore loin d'une science exacte.
Estimations de la surface de la banquise arctique de juin à octobre, en millions de kilomètres carrés. En tirets verts, l'année 2007. En pointillés bleus, l'année 2005. En bleu, les données de 2008. En gris, la moyenne des années 1979-2000. © National Snow and Ice Data Center
Une banquise plus fine
Cette année, observe Walt Meier, un chercheur NSIDC cité par le magazine Nature, le nombre de jours très chauds a été plus faible et la direction a varié plus souvent qu'en 2007 (ce qui a évité à la glace d'être poussée dans un sens privilégié). De ce fait, conclut le climatologueclimatologue, 2008 serait une année plus représentative que 2007.
La tendance à la baisse ne fait pas de doute mais sa mesure, elle, reste délicate. L'un des paramètres est l'épaisseur de la glace mais elle n'est pas facile non plus à estimer. En 1999, Andrew Rothrock (université de Washington), se basant sur d'anciennes observations réalisées à bord de sous-marins de l'US Navy, concluait que la banquise avait perdu 1,3 mètre depuis les décennies 1960 et 1970, soit 40 % en quantité. Cette année, Ron Lindsay et ses collègues du Polar Science Center (à la même université de Washington) ont soumis une publication qui indiquerait une réduction d'épaisseur moyenne de la banquise sur l'ensemble de l'Arctique de 3,6 mètres en 1987 à 2,60 mètres actuellement.
Avec ces incertitudes, il est impossible de dire que le minimum estival régresse de X% par an. Aujourd'hui, les scientifiques admettent tous qu'il est possible que la banquise disparaisse complètement en été au cours de ce siècle. Mais les pronosticspronostics s'étalent de 2012 à 2050...