Quels sont les phénomènes qui ont provoqué le petit âge glaciaire ? Cette question, les chercheurs se la posent depuis longtemps. Aujourd’hui, une équipe avance une réponse pour le moins surprenante. Il y a moins de 1.000 ans, l’hiver est venu par… un réchauffement !
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Le petit âge glaciaire, c'est l'une des périodes les plus froides qu'a connues la Terre au cours des 10.000 dernières années. La région de l'Atlantique nord a particulièrement été touchée. Avec pour conséquences : de mauvaises récoltes, des famines et des épidémiesépidémies dans toute l'Europe. Et les scientifiques se demandent encore quels mécanismes ont pu conduire à ce phénomène. Aujourd'hui, des chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst (États-Unis) avancent une hypothèse pour le moins surprenante. Selon eux, l'hiver est arrivé... à cause d'un épisode inhabituellement chaud.
Cette conclusion, les chercheurs la tirent d'une reconstruction des températures à la surface de l’Atlantique nord sur une période de 3.000 ans. Ils ont en effet noté un changement soudain de conditions entre la fin des années 1300 et le début des années 1400. En seulement 20 ans, des conditions très chaudes ont laissé la place à des conditions très froides.
Les courants océaniques perturbés
Que s'est-il alors passé ? La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique, l'Amoc, s'est d'abord considérablement renforcée. L'effet d'une activité volcanique en baisse, rendant notre Planète plus réactive à la hausse de l'activité solaire intervenue en parallèle. Avec le renforcement de l'Amoc, une eau beaucoup plus chaude que d'habitude est montée des tropiques vers le nord. Résultat : la glace arctique a fondu très rapidement. Se déversant dans l'Atlantique nord. Et provoquant finalement un effondrementeffondrement de l'Amoc. Qui a lui-même mené à un refroidissement du climat.
Un tel scénario pourrait-il se rejouer aujourd'hui, sous l'effet du réchauffement climatique anthropique ? Les chercheurs en doutent. Car il y a beaucoup moins de glace du côté de l'ArctiqueArctique que par le passé. Ils conseillent tout de même de garder l'œilœil sur l'accumulation d'eau douceeau douce en cours dans la mer de Beaufort, au nord de l'Alaska. Plus 40 % au cours des deux dernières décennies. Si cette eau arrivait dans l'Atlantique nord subpolaire, l'impact sur la circulation océanique pourrait être important. Des périodes persistantes de hautes pressionspressions au-dessus du Groenland -- comme celles qui semblent vouloir se multiplier depuis dix ans -- pourraient aussi avoir une influence sur l'Amoc.