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Comme une déesse tirée d'un long sommeilsommeil, la banquise joue désormais avec le sang froid de son observateur. Elle a décidé de pimenter l'aventure en faisant appel à son compagnon de route : le blizzard (qui dans les région polaires, correspond à un vent violent). Capricieux, un vent de sud soufflant entre 30 et 40 kmh faisait remonter à grande vitessevitesse le Polar Observer vers le Nord. Ses bourrasques ont pour la première fois fait vibrer la capsule.
Le black out total
Jeudi 23 mai, la capsule et son précieux chargement se retrouvaient à 87°59, la latitude atteinte deux jours précédemment. Dans son journal de bord* arrêté à cette date, Jean-Louis Etienne précise que la banquise tient encore mais ce déplacement ne sera pas sans conséquence et sans dégât. Il s'attendait alors à l'ouverture « de nouveaux chenaux, de nouvelles compressions de glace (qui) ne vont pas tarder à se former. Les éléments imposent leur force ; rien n'est vraiment jamais acquis. La banquise est une école de patience et d'humilité.»
Voilà 37 jours que Jean-Louis Etienne dérive sur la banquise. 37 jours au cours desquels il a pu goûter à nouveau l'isolement connu de tous les explorateurs qui se sont -comme lui en 1986 - risqués à braver cet étendue glacée, « où rien ne dit qu'on est sur la planète des Hommes » précise-t-il dans son journal de bord*. Mais dans cette nouvelle aventure, c'est la banquise qui décide. Jeudi, la capsule et son précieux chargement se retrouvaient à 87°59, la latitude atteinte deux jours précédemment. « Même la radio ne peut détourner mon attention du vent, il y a un black-out total, quelque chose qui empêchent les ondes de passer... »
Caroline Idoux (Futura-Sciences, Paris).
* Pour suivre la mission en temps réel
Au moment où nous écrivons ces lignes, le journal de bord de Jean-Louis Etienne s'arrête au jeudi 23 mai. Nous ne manquerons pas dans la semaine de publier un flashflash d'information, avant notre rendez-vous du week-end.