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Jean-Louis Etienne dans la nacelle du Generali Arctic Observer, avant le départ. © Jean-Louis Etienne
Depuis mardi, les conditions météométéo sont difficiles pour Jean-Louis Etienne, en train de traverser l'Arctique depuis le Spitzberg à bord d'une rozière. La couverture nuageuse est compacte et les vents en altitude ne sont pas orientés dans la bonne direction. Pour cette première traversée de l'Arctique, l'aéronaute est du coup contraint de voler à basse hauteur et est même descendu à 150 mètres de la glace, au milieu de la neige. Même avec des vents atteignant 70 km/h, la tempête n'est pas si gênante pour le vol lui-même puisque le ballon se déplace avec la masse d'air. Les flocons tombent verticalement autour de lui.
En revanche, la faible hauteur impose un pilotage permanent car un ballon peut rapidement perdre une centaine de mètres d'altitude. Quand on vole à 150 mètres du sol, ce n'est pas une situation d'avenir... Jean-Louis Etienne étant seul à bord, il doit rester éveillé et est actuellement très occupé. Par ailleurs, dans la luminositéluminosité réduite les panneaux solaires n'ont produit que bien peu d'électricité durant ces derniers jours et les batteries sont loin d'être chargées. Faute de temps et d'énergieénergie, la vacation radio quotidienne de 11 h 00 (à écouter sur le site du Generali Arctic Observer) a été supprimée aujourd'hui.
Ce soir, le calme de l'altitude...
Mercredi soir, Jean-Louis Etienne a su qu'il ne survolerait pas le pôle nord géographiquepôle nord géographique. Même en rase-mottes (en rase-glace plutôt), le vent le déviait vers l'est. Avec une vitessevitesse de 55 km/h, il se dirigeait alors plutôt vers l'Alaska ou la Russie. Depuis le PCPC vol installé à Saint-Denis, près de Paris, Luc Tillemans, le routeurrouteur météo, s'applique à déterminer toutes les options possibles en fonction des vents à différentes altitudes. L'homme, météorologuemétéorologue belge, est un habitué de ce genre d'expédition. En 1999, il a guidé Bertrand Piccard et Brian Jones pendant leur tour du monde en rozière et a récidivé en 2002 pour Steve Fosset lors de son tour du monde en montgolfière.
Par ailleurs, Jean-Louis Etienne préfère se poser sur la terre ferme plutôt que sur la banquisebanquise. Avec la situation météo actuelle, la région d'atterrissage probable se situe quelque part en Sibérie et devrait être atteinte dans environ deux jours. Le site exact sera choisi au dernier moment. « On peut choisir la zone d'atterrissage sur une distance d'environ 500 kilomètres, explique Luc Tillemans. En 1999, à la fin du tour du monde de Bertrand PiccardBertrand Piccard et Brian Jones, nous avons repoussé l'atterrissage de 400 kilomètres pour éviter une zone de mauvais temps et atteindre une oasis au calme. »
La météo s'améliorant à partir de 18 h 00 ce soir, Jean-Louis Etienne est déjà en train de monter et atteindra environ 2.500 mètres. Les conditions de vol seront alors bien meilleures et l'aéronaute connaîtra une fin de navigation plus tranquille que durant les premiers jours.