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A bord du Generali Arctic Observer, Jean-Louis Etienne a décollé à 6h10 ce lundi matin de Longyearbyen, au Spitzberg, pour la première traversée du pôle Nord en ballon. Cette aventure aérienne représente le troisième volet de sa trilogie de l'Arctique réalisée d'abord à pied, puis en bateau et enfin dans les airsairs.
Luc Trullemans, le météorologuemétéorologue de l'expédition avait vu juste. La fenêtrefenêtre météométéo était au rendez-vous dans la nuit de dimanche à lundi, permettant à l'équipe du Generali Arctic Observer de gonfler l'immense rozière (ballon mixte héliumhélium/air chaud). Une opération qui a duré plus de cinq heures cette nuit pour installer, amarrer puis gonfler les 2000 m3 de l'enveloppe. Profitant de conditions météo idéales, l'équipe a avancé le décollage, initialement prévu à 8h du matin. « La fenêtre météo a été avancée de quelques heures, tout s'est un peu précipité, a déclaré Jean-Louis Etienne à son arrivée sur l'aire de décollage. Ça s'est passé un peu brusquement. On m'a appelé en me disant "viens, viens, on décolle !" Mais je suis assez détendu. Le plaisir commencera quand j'aurai pris quelques mètres. »
Jean-Louis Etienne, toute son équipe et les nombreux témoins venus assister au coup d'envoi de cette grande aventure ont dû patienter une heure de plus, le temps de régler les derniers détails du vol. Tel un taureau fougueux, la rozière grattait la neige d'impatience, seulement retenue par deux amarres et quelques paires de bras pour tempérer ses ardeurs d'envol.
Lorsque l'équipe de Jean-Louis Etienne lâcha la nacelle et trancha le dernier cordage retenant la rozière, en un quart de seconde, l'émotion envahit toute la foule, surprise et émerveillée de voir le ballon s'envoler brusquement. Quelques minutes plus tard, joint par radio VHFVHF, Jean-Louis Etienne avouait son immense bonheur et son émoi : « Je n'ai pas eu une petite, mais une énorme émotion au départ. C'était quelque chose d'extraordinaire. C'est un moment d'une grande intensité. Et ça devient petit à petit une beauté magnifique. C'est le grand calme maintenant. Je monte progressivement au-dessus de Longyearbyen. C'est absolument magique. Je commence à deviner les montagnes. Il y a un paysage devant moi fait de montagnes et d'eau. C'est d'un calme absolu, c'est magnifique, c'est comme cela que je l'avais imaginé. »
Avant même de franchir les montagnes du Spitzberg, Jean-Louis Etienne déploiera les sondes qui permettront durant tout son voyage de réaliser différentes mesures scientifiques du CO2, du champ magnétiquechamp magnétique, des particules en suspension et de l'ozone troposphérique. Cette première traversée du pôle Nord en ballon et en solo devrait durer entre sept et dix jours, pour un périple de 3500 km jusqu'en Alaska.