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« En 36 heures, (le vent du sud) m'a fait remonter vers le nord une semaine en arrière. Il me harcèle, me torture l'esprit, alors qu'il suffirait de rien pour calmer mon impatience à le voir s'apaiser : accepter l'idée simple qu'il est ici chez lui » écrivait vendredi 24 mai Jean-Louis Etienne dans son journal de bord*, en plein milieu de la tempête. Confronté à la solitude, l'explorateur n'a pas manqué de faire le parallèle entre sa situation et celle du peuple Inuit dont il a loué la force de concentration et « leur capacité à attendre face aux éléments ». Un don qu'il déplore ne pas avoir encore acquis. On ne saurait lui en tenir rigueur.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le vent a enfin tourné vers l'ouest et la capsule est repartie dans sa lente progression vers le sud. Cette dépression a provoqué une remontée de l'airair chaud océanique qui s'est traduit dans le quotidien de l'explorateur par un « record de température, + 1°C avec une humidité à 96%. » Une humidité qui s'est faite ressentir en provocant la fontefonte de la glace accumulée sur les cheminéescheminées à l'intérieur de la capsule.
Dimanche, « une tiédeur moite s'est installée sur la banquise. Tout corps posé sur la neige capte le rayonnement et s'enfonce rapidement » Jean-Louis Etienne a repris son petit train-train quotidien et la journée fut océanographique avec notamment la récolte de planctonplancton, qui s'est révélée très faible.
Caroline Idoux (Futura-Sciences, Paris)
Retrouvez ce week-end, la suite de l'expédition.