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Depuis 2001, le Global Carbon Project (GCP) quantifie chaque année les émissionsémissions mondiales de gazgaz carbonique (ou dioxyde de carbone, CO2). Ses objectifs sont simples : mieux comprendre le cycle du carbone et trouver comment réduire la libération sans cesse croissante de gaz à effet de serre. Ce groupe d'experts internationaux vient de publier ses premières prévisions pour l'année 2012. Un nouveau record devrait être battu.
D'ici la fin du mois, on totalisera très certainement 35,6 milliards de tonnes de CO2 libérées dans l'atmosphère en 2012, soit 2,6 % de plus qu'en 2011. Par rapport à l'année 1990, référence pour le protocole de Kyotoprotocole de Kyoto, l'augmentation serait de 58 % ! Si la tendance actuelle se poursuit, notre planète pourrait se réchauffer de 3,5 à 6,2 °C d'ici 2100, donc bien plus que les 2 °C que de nombreux États actuellement réunis à Doha souhaiteraient ne pas dépasser. Cette information a été publiée dans la revue Nature Climate Change. D'autres chiffres ont également été rendus publics.
Panorama des principaux pays émetteurs de CO2 (sur la base de données datant de 2009). Pour l'année 2011, la Chine et les États-Unis étaient encore en tête. © Idé
Des émissions de CO2 en baisse dans certains pays
La Chine, les États-Unis, l'Europe et l'Inde forment le quatuor de tête des contrées ayant libéré le plus de CO2 en 2011, avec respectivement 28 %, 16 %, 11 % et 7 % des émissions globales calculées. Ces chiffres sont plus nuancés lorsque l'on considère le taux d'émission par habitant. En 2011, un Chinois a produit en moyenne 6,6 t de CO2, soit un peu moins que les 7,2 t libérées par chaque Européen. La palme revient aux États-Unis avec une valeur moyenne de 17,2 t par habitant.
Par rapport à 2010, les pays asiatiques ont libéré une plus grande quantité de gaz carbonique en 2011 (+9,9 % en Chine et +7,5 % en Inde). Cependant, il n'en va pas de même partout. Les émissions de CO2 ont ainsi diminué de respectivement 1,8 % et 2,8 % aux États-Unis et en Europe. En effet, plusieurs pays d'Europe auraient réduit leurs émissions durant ces 10 ou 20 dernières années, même en l'absence de politique de transition énergétique. C'est le cas notamment de la Belgique, de la France, de la Suède (entre -4 et -5 % par an) et du Danemark (-2 % par an entre 1990 et les années 2000).
Ces résultats sont encourageants. Cependant, pour les chercheurs, il serait temps de mettre en place de réelles politiques visant à réduire rigoureusement la libération massive des gaz à effet de serre, notamment en facilitant la recherche de solutions énergétiques alternatives. En effet, seules des réductions drastiques d'émissions avant 2020 permettraient encore de limiter le réchauffement à 2 °C d'ici 2100. Les données utilisées dans l'étude sont disponibles sur le site du journal Earth System Science Data Discussion (ESSDD).