Les scientifiques le savent bien. Un certain nombre de causes peuvent être à l’origine de changements climatiques sur la Terre. Aujourd’hui, ils en ajoutent une à la liste déjà longue : une rencontre avec un nuage interstellaire !


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    Aujourd'hui, notre Terre vit un réchauffement climatique qui, les scientifiques s'accordent à le dire, peut être attribué aux activités humaines. À nos émissionsémissions de gaz à effet de serre. Mais ce changement climatiquechangement climatique n'est pas le seul que notre planète a connu. Parce que tout un tas de choses peut influer sur le climat global. Ainsi, des périodes glaciaires, par exemple, sont déjà survenues en réponse à des changements dans la tectonique des plaques ou à des éruptions volcaniqueséruptions volcaniques.

    Et des chercheurs de l'université de Boston (États-Unis) proposent désormais d'ajouter à la liste un nouveau déclencheur probable de changements climatiques sur notre planète. Un déclencheur plutôt inattendu : la rencontre de notre Système solaire avec un nuage interstellairenuage interstellaire. Et cela mérite sans doute quelques explications.

    Dans son voyage dans la Voie lactée, la Terre est protégée

    Rappelons d'une part que notre Système solaireSystème solaire n'est pas immobile dans l'espace. Il vogue à travers la Voie lactéeVoie lactée. À près de 90 000 kilomètres par heure. Et sur son chemin, il lui arrive de faire des rencontres. Plus ou moins bonnes. Avec ceux que les astronomesastronomes appellent des nuages d'hydrogènehydrogène relativement denses, par exemple. Ils circulent eux aussi dans le milieu interstellaire.

    Rappelons d'autre part que notre Système solaire tout entier est enveloppé dans une sorte de bouclier géant. Cette héliosphère - nommée ainsi parce qu'elle émane de notre SoleilSoleil - nous protège des radiations cosmiques. Elle filtre les particules radioactives que des étoilesétoiles en fin de vie ont semées dans le milieu interstellaire et qui, sans elle, bombarderaient la Terre.

    Une rencontre avec un nuage interstellaire

    À l'aide des données renvoyées par la mission GaiaGaia de l'ESA, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, les astronomes de l'université de Boston ont retracé les positions à la fois de notre Système solaire et d'un nuage interstellaire. C'est ainsi qu'ils ont observé que celui qu'ils appellent le Local Ribbon of Cold Cloud a pu, il y a environ deux - ou peut-être trois - millions d'années, rencontrer l'héliosphèrehéliosphère et la comprimer. Jusqu'à ce que notre Terre se retrouve en dehors de sa protection. Pendant quelques centaines ou peut-être des milliers d'années ou même un million d'années.

    Les chercheurs notent d'ailleurs, dans la revue Nature Astronomy, que la période définie comme celle d'une rencontre probable entre l'héliosphère et ce nuage interstellaire froid et dense - jusqu'à 3 000 particules par centimètre cube alors que dans l'héliosphère, la densité est comprise entre 3 et 10 particules par centimètre cube - correspond à une augmentation observée des isotopesisotopes 60Fe (ou ferfer 60) et 244Pu (ou plutoniumplutonium 244) retrouvés dans l'océan, dans la neige de l'AntarctiqueAntarctique ou encore dans les carottes de glacecarottes de glace. Une « preuve convaincante », selon eux, que la Terre s'est alors retrouvée sans la protection de l'héliosphère.

    Le climat de notre Terre influencé par son voisinage cosmique

    « L'exposition de notre planète à ce nuage et l'augmentation qui en a résulté de l'hydrogène et des radiations dans notre atmosphèreatmosphère ont presque certainement eu un impact substantiel sur le climat de la Terre d'alors », affirment les astronomes. Par le biais d'une modification de la couche nuageuse et d'un appauvrissement de la couche d’ozone, notamment. Et même si l'effet reste à étudier plus précisément, les chercheurs soulignent que les enregistrements de températures de cette époque révèlent bien une période de refroidissement.

    « Notre voisinage cosmique au-delà du Système solaire affecte rarement la vie sur Terre, déclare Avi Loeb, directeur de l'Institut de théorie et de calcul de l'Université Harvard et co-auteur de l'article, dans un communiqué. Il est passionnant de découvrir que notre passage à travers des nuages ​​denses il y a quelques millions d'années a pu exposer la Terre à un flux beaucoup plus important de rayons cosmiquesrayons cosmiques et d'atomesatomes d'hydrogène. Nos résultats ouvrent une nouvelle fenêtrefenêtre sur la relation entre l'évolution de la vie sur Terre et notre voisinage cosmique. Nous avons généralement tendance à simplement le regarder et à l'apprécier, mais nous nous déplaçons en réalité dans l'espace interstellaire et il pourrait y avoir des risques en cours de route ».