Au milieu des interminables périodes glaciaires qu'a connues la Terre, il y aurait eu des explosions de dioxyde de carbone, lesquelles, en entrant dans l'atmosphère, auraient fourni des siècles de chaleur, probablement, et auraient favorisé l'implantation d'une faune et d'une flore en lieu et place de calottes et glaciers fondus. De nouvelles méthodes d'extraction du CO2 ancien à partir de carottes de glace ont permis une étude plus fine de ces imprévisibles et soudaines impulsions de CO2.


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    Une nouvelle étude publiée dans Science présente une analyse très détaillée de l'évolution passée du gaz carboniquegaz carbonique dans l'atmosphère au cours de la période comprise entre - 330 000 et - 450 000 ans. Elle a été réalisée à partir de la carotte de glace Epica forée à la station franco-italienne Concordia en Antarctique.

    Les analyses de la glace antarctique ancienne (échantillons dans un sac dans une chambre froide) suggèrent que des impulsions soudaines de dioxyde de carbone entrant dans l'atmosphère ont affecté le climat de la Terre pendant toutes les phases de la période glaciaire récente. © Lucie Maignan, Institut polaire français
    Les analyses de la glace antarctique ancienne (échantillons dans un sac dans une chambre froide) suggèrent que des impulsions soudaines de dioxyde de carbone entrant dans l'atmosphère ont affecté le climat de la Terre pendant toutes les phases de la période glaciaire récente. © Lucie Maignan, Institut polaire français

    Comprendre le mécanisme naturel du cycle du carbone 

    Grâce à la haute résolutionrésolution temporelle obtenue et à l'amélioration de la précision des mesures, les chercheurs révèlent l'existence de pulses de CO2 s'étendant sur un à cinq siècles et se produisant de manière récurrente non seulement en période glaciaire, mais aussi durant l'un des plus longs épisodes chauds qu'a connus la Terre au cours de l'ère quaternaire.

    Leur amplitude demeure toutefois relativement faible : de l'ordre de 10 ppmppm (parties par million), alors que l'augmentation du COdans l’atmosphère due aux activités humaines depuis 200 ans a déjà atteint plus de 130 ppm. Par ailleurs, le taux d'augmentation du CO2 actuellement observé est 10 fois plus fort que le plus important de ces pulses observés dans cette étude.

    Ces recherches soulèvent de nouvelles questions sur les mécanismes qui couplent naturellement le cycle du carbonecycle du carbone et le climatclimat et peuvent générer ces variations rapides du CO2 dans l'atmosphère. En tout état de cause, quelles qu'elles soient, ces nouvelles observations mettent en évidence la possibilité que ces événements se reproduisent dans le contexte du réchauffement climatique actuel, amplifiant alors l'effet dû aux rejets de gaz à effet de serre par les activités humaines.