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Taches solaires
Ces recherches, conduites par Ilya Usoskin de l'observatoire de géophysique de Sodankylä (unité d'Oulu), ont associé des chercheurs allemands, italiens, indiens et russes, qui ont étudié les restes de l'isotopeisotope radioactif titanium 44 dans des échantillons de météoritesmétéorites ayant frappé la Terre à des dates enregistrées avec exactitude.
On a pu retracer l'activité des taches solairestaches solaires jusqu'au XVIIe siècle, mais les méthodes de quantificationquantification des effets de cette activité sont demeurés peu concluants.
Dans le passé, les chercheurs ont utilisé les échantillons de bérylliumbéryllium 10 ou de carbonecarbone 14 contenus dans la matièrematière organique ou des carottes de glace pour mesurer l'activité solaire, puisque ces deux isotopes sont également engendrés par le passage des rayons cosmiquesrayons cosmiques à travers la Terre. Leurs niveaux semblent cependant influencés par des processus terrestres inconnus - de nature vraisemblablement climatique ou géologique. L'équipe a décidé d'utiliser des échantillons de météorites parce que leur composition ne serait pas influencée par cette activité terrestre. Ayant, avant l'impact, gravitégravité autour du soleilsoleil, elles ont donc été exposées à son activité.
Le titanium 44 se forme à l'intérieur de la météorite par suite de l'interaction directe avec les rayons solaires cosmiques. Lorsque la météorite s'écrase, la production de titanium 44 cesse. Les chercheurs peuvent alors mesurer l'activité solaire à un moment donné. Les scientifiques ont examiné 19 météorites, qui leur ont permis de remonter 235 ans en arrière. L'activité des taches solaires a par la suite pu être mesurée grâce au titanium 44 contenu dans ces cailloux cosmiques.
L'équipe a établi que « le modèle basé sur les relevés du nombre de taches solaires cadre avec les données concernant la teneur des météorites en titanium 44
», peut-on lire dans le compte rendu paru dans la revue Astronomy and Astrophysics. Les auteurs de l'article concluent que l'utilisation du titanium 44 « constitue une excellente méthode de reconstitution des activités solaires dans le passé, car elle est exempte d'effets terrestres non connus avec précision
».
Certains chercheurs estiment que le phénomène de réchauffement planétaire est dû à l'activité solaire, et non à l'accumulation de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Si la théorie impliquant l'activité solaire est exacte, l'élévation des températures serait alors une anomalieanomalie, dont il n'y aurait pas lieu de se soucier outre mesure.
Or tel n'est pas le cas, à en croire M. Usoskin, qui s'est entretenu avec CORDIS Nouvelles, citant des collègues de l'observatoire de géophysique de Sodankylä qui ont étudié la question. « Jusque dans les années 70, le consensus était de mise sur le lien entre activité solaire et élévation des températures. Or l'activité solaire a stagné, voire décliné, alors que les températures continuent à grimper sur Terre. On ne saurait donc incriminer le seul effet solaire
», a-t-il déclaré.
Pour tout renseignement complémentaire, consulter le site web de la revue Astronomy and Astrophysics et celui de l'observatoire de géophysique de Sodankylä