Pour notre Planète et son climat aussi, la fin d’année rime avec bilan. Et celui de 2024 n’est pas réjouissant. L’année a été celle de tous les extrêmes.


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    Cette année 2024 qui s'achève restera probablement dans les annales. Parce qu'elle s'apprête à décrocher le titre - tout de même peu envié - d'année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. Sur l'ensemble de l'année, la température moyenne sur notre Planète pourrait surtout dépasser pour la toute première fois le seuil symbolique - fixé par l'Accord de Paris sur le climat - de 1,5 °C au-dessus des moyennes préindustrielles. La confirmation devrait tomber dès le mois de janvier 2025.

    Mais cette année 2024 nous laissera également le souvenir d'un certain nombre d'autres extrêmes enregistrés dans le contexte de réchauffement climatique anthropique.

    Une surface record de forêts en feu

    Du côté des feux de forêt, d'abord. Parce que c'est une surface record de près de 120 000 de kilomètres carrés de forêt qui est partie en fumée au cours de l'année. Autant d'arbres en moins pour absorber le dioxyde de carbone (CO2) que nous continuons à émettre en trop grande quantité. Autant de particules toxiques dispersées dans les airsairs et respirées par les populations locales, les exposant à des risques pour leur santé. Mais aussi, plus de CO2 émis dans notre atmosphère par ces incendies qu'aucune autre saison des feux de forêt ces dernières décennies.

    Il n’y a jamais eu autant de CO2 dans l’atmosphère

    Parlant des émissionsémissions de gaz à effet de serre, justement, elles semblent vouloir continuer d'augmenter. Elles devraient atteindre, en 2024, 37,4 milliards de tonnes. Un nouveau record. Même si l'évolution de +0,8 % est plus encourageante que celle de près de 3 % par an que le monde a connu dans la première décennie de ce siècle.

    Le tout alimenté par une augmentation des émissions du gazgaz fossilefossile surtout et du pétrolepétrole aussi. Chaque année, l'industrie des combustiblescombustibles fossiles investit toujours plus de 60 milliards de dollars pour trouver de nouvelles ressources. En 2024, les investissements dans le secteur - tous investisseurs confondus - se sont élevés à près de 8 000 milliards de dollars !

    Les océans en surchauffe

    La température des océans a, elle aussi, atteint des extrêmes cette année. En mars 2024, un nouveau record a été établi en la matièrematière, tous mois confondus : 21,07 °C de moyenne ont été mesurés à la surface des mers du monde. Une surchauffe dangereuse pour la vie marine. Et qui porteporte un peu plus d'humidité dans l'air.  De quoi mener à des conditions météorologiques instables, des ventsvents violents et des pluies torrentielles. Mais aussi, limiter la capacité de l'océan à absorber le CO2 présent en excès dans notre atmosphère.

    Du côté de l'océan Atlantique, c'est un autre phénomène incroyable qui a été enregistré. Le 29 avril 2024 était le premier depuis 421 jours où sa température ne battait pas un record. En Méditerranée, c'est le 15 août dernier que la température de surface a atteint le niveau inédit de 28,90 °C.

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    Résultat, due à la dilatationdilatation thermique de l'eau, mais aussi à la poursuite de la fontefonte des glaces à un rythme soutenu, l'élévation du niveau de la mer est, elle aussi, à son maximum.

    Des pluies torrentielles pour les uns, des sécheresses extrêmes pour les autres

    Autre effet du réchauffement des océans, tout particulièrement, des tempêtestempêtes qui peuvent devenir extrêmes. Les Philippines ont ainsi vécu une saison des typhonstyphons 2024 tout bonnement extraordinaire. Avec pas moins de 6 typhons qui ont touché le pays en 30 jours. Parfois plusieurs au même moment. Le tout, c'est désormais confirmé, alimenté par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique anthropique.

    Fin octobre dernier, c'est l'Espagne qui a été touchée par un épisode de pluies torrentielles. La commune de Chiva, par exemple, a reçu plus de 400 litres de pluie par mètre carré en moins de 24 heures. Le tout faisant malheureusement un nombre de victimes qui n'avait pas été à déplorer en Europe depuis 1967.

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    À l'inverse, la région de l’Amazonie a vécu, en cette année 2024, une période de sécheressesécheresse sans précédent. Les rivières ont atteint des niveaux historiquement bas. La Mareira River, au Brésil, par exemple, affichait ce 9 septembre 2024, 79 centimètres de profondeur. Soit 33 centimètres de moins que son record... établi en octobre 2023 !

    Des températures dangereuses pour la santé

    Pour revenir aux températures, notons qu'en 2024, certaines régions ont connu des extrêmes, parfois même difficiles à concevoir. L'Inde a enregistré sa caniculecanicule la plus longue. Le pays a vécu plusieurs dizaines de jours de chaleurchaleur extrême d'affilée. Avec des températures atteignant parfois les 50 °C.

    Des travaux publiés par des chercheurs du World Weather Attribution en juin 2024 montraient que, sur les 12 mois précédents, le changement climatique d'origine humaine a ajouté en moyenne 26 jours de chaleur extrême et dangereuse - comprenez, avec des températures plus chaudes que 90 % des températures observées entre 1991 et 2020 - à ce qu'il y aurait eu sans une planète réchauffée. 

    Cette carte produite par les chercheurs du <em>World Weather Attribution</em> montre à quel point le réchauffement climatique anthropique accentue les températures extrêmes. © <em>Climate Central, World Weather Attribution</em>
    Cette carte produite par les chercheurs du World Weather Attribution montre à quel point le réchauffement climatique anthropique accentue les températures extrêmes. © Climate Central, World Weather Attribution

    Durant les mois de juin, juillet et août, 50 % de la population mondiale a vécu des températures inhabituellement hautes. Et 25 % même pendant toute la duréedurée de l'été 2024. Parmi les conséquences, un nombre de morts liés à la chaleur qui grimpe en flèche. Les États-Unis avaient déjà établi un record en la matière en 2023 avec au moins 2 300 personnes décédées prématurément à cause des températures élevées. Le bilan 2024 est attendu encore bien plus lourd.

    Des catastrophes qui coûtent de plus en plus cher

    Et pour finir, c'est peut-être bien le résultat de tous ces extrêmes enregistrés pendant l'année 2024. Le temps qui s'est écoulé entre deux catastrophes coûtant un milliard de dollars ou plus s'est réduit à seulement 12 jours. Dans les années 1980, la moyenne était de... 82 jours !