La lèpre est une maladie infectieuse causée par une bactérie qui touche l'Homme mais aussi les animaux. Une nouvelle étude partage le cas de plusieurs centaines de chimpanzés lépreux en Afrique. L'origine de la contamination échappe encore aux scientifiques.


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    La lèprelèpre, une maladie infectieuse et chronique provoquée par la bactériebactérie Mycobactérium leprae, est associée au Moyen-Âge en Europe. Pourtant, 173.358 cas de lèpre ont été enregistrés dans le monde en 2016.

    Cette maladie a longtemps été considérée comme uniquement humaine, mais récemment, les scientifiques ont découvert qu'elle peut aussi toucher les écureuils roux et les tatous à neuf bandes, qui constituent alors un réservoir pour Mycobacterium leprae pouvant se transmettre à l'Homme lors de contacts rapprochés.

    Plus récemment encore, une pré-publication indique que la lèpre peut aussi affecter les primates non-humains sauvages. Une équipe internationale de chercheurs a analysé deux populations de chimpanzés africains. La première vit dans le Cantanhez National Park, en Guinée-Bissau, et la deuxième dans le Thaï National Park, en Côte d'Ivoire.

    Photos prises par les scientifiques de plusieurs chimpanzés malades de la lèpre en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire. © Kinberly J. Hockings et <em>al. BioRxiv</em>
    Photos prises par les scientifiques de plusieurs chimpanzés malades de la lèpre en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire. © Kinberly J. Hockings et al. BioRxiv

    Des chimpanzés lépreux

    En Guinée-Bissau, ce sont 241 chimpanzés, observés entre 2015 et 2019, qui présentent des lésions lépreuses sévères, comme la présence de plaques et de nodules sur tout leur corps, notamment la face, les membres et les parties génitales. En Côte d'Ivoire, une observation similaire a été faite en 2018 sur un mâle appelé Woodstock. 

    Les selles des animaux ont été analysées : Mycobactrium leprae a été isolé dans tous les échantillons des animaux symptomatiques. Mais l'analyse génétiquegénétique des deux souches révèle qu'elles n'ont pas la même origine phylogénétiquephylogénétique. Les singes de Guinée-Bissau sont infectés par une souche de la branche 2F, qui contient celle qui a provoqué la lèpre humaine du Moyen-Âge, tandis que les singes ivoiriens sont infectés par une souche de la branche 4N/O, plus rare.

    Reste à savoir comment ces animaux se sont contaminés. Les singes du Cantanhez National Park n'ont pratiquement aucun contact avec l'humain, à part avec des chasseurs. Au Thaï National Park, les animaux sont plus habitués à l'Homme car ils partagent leur territoire avec des zones agricoles, mais aucun contact rapproché n'a été décrit récemment. La contaminationcontamination humaine semble peu probable car la lèpre est peu contagieuse et nécessite des contacts longs et rapprochés pour se propager. En outre, aucun employé de ces réserves africaines n'est porteur de la maladie.

    L'origine de la lèpre chez les chimpanzés reste mystérieuse. Les scientifiques à l'origine de l'étude supposent qu'un réservoir animal de Mycobacterium leprae encore inconnu aurait pu contaminer les grands singes. Si les individus malades ne mettent pas en péril les groupes de chimpanzés observés, c'est encore une menace de plus qui pèse sur les chimpanzés.