Alors que les scientifiques s'accordaient sur le rétablissement du trou dans la couche d'ozone au cours des prochaines années, une toute nouvelle étude balaye ces prévisions optimistes. L'état de la couche d'ozone aurait continué à se dégrader depuis 2004, des résultats qui vont donc complètement à l'encontre de ce qui était dit dans le passé !
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Quelques mois après des nouvelles très rassurantes sur le rétablissement du trou dans la couche d'ozone, c'est une nouvelle étude aux conclusions fracassantes qui vient d'être publiée dans Nature Communications. Tout d'abord, rappelons qu'en janvier 2023, l'Organisation météorologique mondiale, annonçait que la couche d'ozone retrouverait son état d'avant 1980, c'est-à-dire sans trou, d'ici 2040 pour la majeure partie du monde, d'ici 2045 au-dessus de l'Arctique et d'ici 2066 au-dessus de l'Antarctique. Tout cela, grâce aux restrictions sur certaines substances chimiques mises en place après le Protocole de Montréal en 1989.
Mais cette annonce rassurante était prématurée, selon l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande, l'une des meilleures du monde. Les scientifiques ayant rédigé l'étude estiment que le trou ne se résorbe pas du tout. Depuis 2020, toute la communauté scientifique s'interrogeait en effet sur le comportement étonnant du trou : celui-ci varie au cours de l'année, et son extension saisonnière est record depuis deux ans. Pour autant, ces variations périodiques n'avaient pas encore remis en cause les certitudes sur sa guérisonguérison future.
Cependant, la nouvelle étude s'est intéressée à l'épaisseur de la couche d'ozone depuis près de 20 ans : les chercheurs ont découvert que les niveaux de concentration en ozone ont en fait diminué de 26 % depuis 2004 entre septembre et novembre. Selon l'auteur principal, Hannah Kessenich, cela signifie que « certaines parties du trou sont restées très étendues, mais surtout de plus en plus profondes ». Car le trou ne se mesure pas qu'en longueur et largeur, mais aussi en profondeur, ce qui aurait apparemment été omis, ou mal cerné, dans les précédents calculs.
Les gaz à effet de serre auraient creusé davantage le trou ces dernières années
Mais si les substances chimiques responsables du trou ont été interdites, qu'est-ce qui cause alors le creusement continu du trou ? « Des changements dans la structure du vortex polaire au-dessus du pôle Sud » , cette masse d'air froid qui circule dans l'atmosphèreatmosphère. Ce vortex polaire aurait été perturbé par les émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre qui proviennent de multiples causes : les grands feux de forêts, les éruptions volcaniqueséruptions volcaniques, les activités humaines et le cycle solaire.
Pour autant, les auteurs ne remettent pas en cause la nécessité d'interdiction des substances chimiques et l'efficacité de la mesure. Le trou dans la couche d'ozone se compose de plusieurs sections, et certaines ont bien été réduites depuis les années 1990. Mais les plus récentes parties du trou « sont liées à des changements dans la dynamique de l'atmosphère » très probablement causés par les gaz à effet de serre. Les mégafeux australiens de 2019, les éruptions du volcan La Soufrière sur l'île Saint-Vincent, mais aussi l'oscillation climatique Enso (le triple La Niña) sont des causes possibles. Les conclusions de cette nouvelle étude, contredisant toutes les précédentes sur le sujet, ne font pas encore l'unanimité parmi la communauté scientifique. D'autres recherches seront nécessaires pour confirmer cette possible aggravation du trou dans la couche d'ozone.
Le trou dans la couche d'ozone devrait se résorber complètement avant 2066
Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 11 janvier 2023
L'OMM, l'Organisation météorologique mondiale, vient d'annoncer que le trou dans la couche d'ozone devrait se refermer intégralement d'ici environ 40 ans.
Les nouvelles positives concernant le climatclimat sont rares, et pourtant, d'ici quelques décennies, le trou dans la couche d'ozone ne sera plus qu'un lointain souvenir. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) vient d'annoncer que les mesures prises, comme l'interdiction de certains produits chimiques, avaient nettement amélioré la situation au cours des quatre dernières années. Si les mêmes restrictions restent en places ces prochaines années, la couche d'ozone retrouvera son état d'avant 1980, c'est-à-dire sans trou, d'ici 2040 pour la majeure partie du monde, d'ici 2045 au-dessus de l'Arctique et d'ici 2066 au-dessus de l'Antarctique. Grâce à ce rétablissement total de la couche d'ozone, la Planète évitera un réchauffement supplémentaire de 0,3 à 0,5 °C d'ici 2100, et la vie terrestre échappera à une exposition dangereuse aux rayons ultravioletsultraviolets du SoleilSoleil.
Une preuve qui témoigne de l'efficacité des mesures pour le climat
Les premières actions en faveur de la protection de la couche d'ozone ont été adoptées après le Protocole de Montréal, en 1989. « Les mesures prises pour l'ozone sont sans précédent en matièrematière d'action climatique. La réussite obtenue dans l'élimination progressive des substances chimiques destructrices de l'ozone nous montre ce qui peut, et doit être fait - de toute urgence - pour abandonner les combustiblescombustibles fossilesfossiles, réduire les gaz à effet de serre et limiter ainsi la hausse des températures », a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.