Des scientifiques norvégiens ont étudié les conséquences d'une hausse d'1 °C sur la végétation et la faune. Ils ont découvert que leurs cycles de vie, de reproduction, et de floraison ont subi un décalage important. Plus encore, les plus grandes modifications se sont produites lors des périodes de forte hausse des températures.
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Le climat affecte le cycle de vie des espèces, le nombre d'individus d'une espèce et la répartition des espèces dans une région. Cependant, la même hausse des températures a des conséquences différentes sur les différents aspects du vivant. C'est justement cet impact qu'étudient les chercheurs du département d'Histoire naturelle de l'Université norvégienne de Science et Technologie (NTNU).
L'idée est donc de mesurer l'impact du changement climatique au niveau local : pour cela, les scientifiques ont analysé des centaines de milliers d'échantillons de plantes, champignons, vertébrés et invertébrésinvertébrés issus des 250 dernières années en provenance de plusieurs musées. Ces « archives du vivant » permettent de comparer l'évolution de ces espèces au fil des années.
Une floraison décalée de trois semaines en 250 ans
Ces collections d'espèces animales et végétales ont permis aux chercheurs de comprendre comment la hausse globale des températures affecte leur évolution en Norvège.
Pour chaque degré supplémentaire, les chercheurs ont réalisé que :
- le nombre de zooplanctonszooplanctons décroit de presque 7 700 individus par mètre carré d'eau, d'après les études effectuées dans le lac de Jonsvatnet situé à Trondheim ;
- les oiseaux nicheurs perdent en moyenne deux territoires de reproduction par kilomètre carré à Budalen dans le comté de Trøndelag ;
- les plantes fleurissent en moyenne deux jours plus tôt à Trøndelag. Pour certaines plantes, la floraison intervient carrément neuf jours plus tôt qu'il y a un siècle. Cela donne donc un décalage de trois semaines en 250 ans en ce qui concerne ces plantes.
Vus de loin, ces changements peuvent paraître mineurs, mais la moindre diminution d'une espèce, ou le simple décalage de quelques jours d'une floraison, a des impacts sur tout le cycle de vie des espèces qui en dépendent.
Une diversité biologique stable malgré le réchauffement
Certains aspects de la biodiversitébiodiversité n'ont toutefois pas évolué, malgré la hausse des températures, dans la zone étudiée en Norvège : contre toute attente, la diversité des espèces n'a pas été amoindrie, elle est restée stable, alors que les chercheurs pensaient que le nombre d'espèces avait diminué. Même constat pour la répartition géographique des espèces.
Cependant, le nombre d'espèces différentes est un paramètre qui sera peut-être affecté plus tard par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique : ce dernier peut en effet avoir un impact rapide sur le cycle de reproduction de certaines espèces, et un impact beaucoup plus tardif sur d'autres aspects de la vie biologique.
Les plus grands changements se sont produits lors des plus fortes hausses de températures
Comment savoir si ces changements sont directement liés au changement climatique ou bien à une autre évolution naturelle ? Les scientifiques ont trouvé un lien évident entre les moments où sont intervenus les plus grands changements biologiques et les périodes pendant lesquelles le climat a subi des bouleversements majeurs : la hausse des températures a été plus importante entre 1900 et 1946, puis entre 1980 et 2020. En effet, la période 1946-1979 a été marquée par une pause dans la hausse des températures. Les plus importants changements biologiques se sont produits au moment des plus grands changements climatiques.