Les zombies, ces horribles monstres anciennement humains, infectés par des parasites qui contrôlent leur cerveau. Une pandémie fongique qui frappe de plein fouet l’humanité et met en danger son avenir dans une ambiance apocalyptique. Ces scénarios appartiennent au monde de la science-fiction et ne deviendront jamais réalité… N’est-ce pas ?
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La nouvelle série de HBO The Last of Us se déroule dans le contexte d'une épidémieépidémie de zombification, tout comme dans le jeu vidéo sur lequel elle se base. La catastrophe est provoquée par des champignons du genre Cordyceps, qui contrôlent leur hôte afin de trouver de nouvelles victimes à infecter. Une telle pandémiepandémie déclenchée par un champignon pourrait-elle avoir lieu ? Pour l'instant cette menace n'est pas envisagée, mais certains éléments peuvent inciter l'humanité à se tenir sur ses gardes.
Les champignons faiseurs de zombies
Vous connaissez peut-être les champignons « zombificateurs » de fourmis, les espèces du genre Ophiocordyceps qui se développent en forêts tropicales. Ils imprègnent des fourmis grâce à leurs spores, les cellules reproductives qui leur permettent de se disperser, portées par les courants d'airair. Une fois infectés, les insectes descendent de la canopéecanopée vers le sol, plus propice au développement fongique, et se fixent fermement sous une feuille à l'aide de leurs mandibulesmandibules. Au bout de quatre à dix jours, l'appareil reproducteur du champignon, ou sporophore, émerge du corps sans vie des fourmis et peut ainsi achever son cycle reproducteur en disséminant ses spores, et ainsi infecter de nouvelles victimes. C'est cette interaction biologique à faire froid dans le dosdos qui a inspiré les concepteurs de The Last of Us pour créer la menace centrale du jeu vidéo sorti en 2013.
Heureusement pour nous, Ophiocordyceps ne peut pas survivre à la température de notre corps, cependant d'autres champignons peuvent affecter le système nerveux humain. Ceux-ci peuvent développer des substances retrouvées dans des produits psychotropes connus, tels que la psilocybinepsilocybine de certains champignons hallucinogènes, l'acideacide lysergique contenu dans l’ergot de seigle dont est dérivé le LSD, ou encore l'éthanol que produisent les levureslevures, ces champignons unicellulaires qui entrent dans l'élaboration de boissons alcoolisées. D'autres sont à l'origine de maladies qui touchent le système nerveux comme la méningiteméningite qui peut être provoquée par des Cryptococcus, mais aucun champignon n'altère le comportement humain afin de mieux se disperser. En fait, la plupart des maladies fongiquesmaladies fongiques ne passent pas d'humain à humain, mais leurs pathogènespathogènes proviennent de l'environnement et nous infectent par le toucher ou l'inhalationinhalation de spores.
Les problèmes sanitaires émergents
Dans le jeu The Last of Us, les scientifiques incapables de trouver un traitement ou un vaccinvaccin suggèrent de bombarder la zone d'apparition de l'infection pour s'en débarrasser. Si ce n'est pas un scénario nécessaire dans notre réalité, il est vrai qu'il n'existe pas de vaccin et peu de traitements contre les infections fongiques graves, qui ne sont pas toujours guérissables. Ces dernières affectent en majorité des individus au système immunitairesystème immunitaire affaibli à la suite d'une première infection souvent virale, comme les personnes atteintes du Sida. La plupart du temps, notre système immunitaire est capable d'éliminer les spores pathogènes. Le problème du traitement de ces infections vient de la similarité des cellules fongiques avec les nôtres, qui implique qu'une grande partie des solutions efficaces contre les champignons est aussi dangereuse pour nous.
Avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, un nouveau risque émerge. Les champignons qui réussissent à s'y adapter pourraient venir grossir les rangs des pathogènes pour l'humain. Une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences rapporte qu'une espèce de Cryptococcus, qui fait des ravages chez les personnes immunodéprimées, voit décupler ses réponses adaptatives avec la hausse des températures. En changeant la régulation de ses gènesgènes et leur utilisation, le champignon risque de résister davantage à la chaleurchaleur et ainsi affecter des personnes saines. Les scientifiques craignent que ces potentiels nouveaux pathogènes plus robustes et difficiles à traiter ne causent d'importants problèmes sanitaires à l'avenir.