La plus grande extinction de masse qu’a connue notre Terre a été provoquée par des émissions massives de CO2 et par les changements climatiques qui en ont résulté. Au même moment, des bactéries et des algues ont proliféré dans les eaux. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? La même chose est peut-être en train de se produire actuellement.
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Des extinctions de masse, la Terre en a déjà connu cinq. Elles sont caractérisées par la disparition d'au moins 75 % des espèces animales ou végétales vivant sur notre Planète. Que ce soit sur la terre ferme ou au fond des océans. La plus importante d'entre elles a été celle dite du Permien-Trias, datée d'il y a environ 250 millions d'années. À cette époque, des émissionsémissions volcaniques de gaz à effet de serre ont modifié le climatclimat de notre Planète. Le taux de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphèreatmosphère de la Terre a été multiplié par 13 ! Les températures moyennes sont alors passées de 25 à 40 °C. Près de 95 % de la vie marine et 70 % de la vie terrestre a disparu.
Des chercheurs de l’université du Connecticut (États-Unis) nous apprennent aujourd'hui qu'en parallèle de ces changements climatiques, des bactériesbactéries et des alguesalgues ont proliféré dans les eaux pendant des centaines de milliers d'années. Participant à leur niveau à l'extinction de masseextinction de masse en cours. Car ces micro-organismesmicro-organismes, lorsque leur nombre devient important, épuisent l'oxygène présent dans l'eau. Et libèrent même des toxinestoxines.
Une analyse des fossilesfossiles, des sédimentssédiments et des enregistrements chimiques de roches près de Sydney (Australie) révèle en effet que de premières poussées de ces microbes se sont produites dès le début des éruptions volcaniqueséruptions volcaniques identifiées comme responsables principales de l'extinction de masse du Permien-Trias. Car une fois que les animaux s'en nourrissant ont disparu, il ne restait plus personne pour les réguler. Dans des systèmes d'eau douceeau douce grouillant d'algues et de bactéries, la vie a donc tardé à se remettre.
Le pire peut encore être évité
Les chercheurs précisent que cette soupe toxique s'est formée à partir de trois ingrédients principaux : des émissions accélérées de gaz à effet de serre, des températures élevées et des nutrimentsnutriments abondants -- provenant de la déforestationdéforestation liée aux éruptions volcaniques, une déforestation massive qui a entraîné le déversement des sols dans les rivières et les lacs. En allant chercher dans les archives fossiles des autres extinctions de masse, les scientifiques ont trouvé des indices similaires.
Ce qui les inquiète, c'est que les trois ingrédients qu'ils décrivent se retrouvent sur la Terre d'aujourd'hui. « Nous savons que le taux d'apport de CO2 observé à l'époque était similaire au taux d'augmentation de CO2 que nous observons aujourd'hui en raison des effets anthropiques », précise Tracy Frank, géoscientifique, dans un communiqué de l’université du Connecticut. Les températures moyennes de notre Planète sont en hausse. Et dans les eaux, les nutriments affluent sous l'impulsion de la pollution agricole et de la déforestation. Résultat, « nous constatons déjà de plus en plus de proliférations d'algues toxiques dans les lacs et dans les environnements marins peu profonds », note Tracy Frank. Des organismes semblables à ceux du Permien par leur texturetexture, leur structure filamenteuse, leur fluorescence et leur concentration. Et qui s'épanouissent dans des eaux douces dont la température navigue entre 20 et 32 °C. Justement la plage prévue aux moyennes latitudeslatitudes d'ici la fin de notre siècle.
“L’augmentation des feux de forêt, un autre signe”
« L'autre grand parallèle avec l'extinction de masse du Permien-Trias est que l'augmentation de la température à l'époque a coïncidé avec une augmentation massive des incendies de forêt. Ils ont détruit des écosystèmesécosystèmes entiers. Et cela se répète actuellement dans des endroits comme la Californie - ou la Sibérie, l'Australie, l'Amazonie », ajoute Chris Fielding, également auteur de l'étude.
Ainsi vivons-nous aujourd'hui une sorte de réplique des premiers symptômessymptômes de la plus importante extinction de masse qu'a connue notre Terre. Ils sont les signes d'un écosystème en déséquilibre. Mais contrairement à ce qui a pu se produire par le passé, nous avons encore la possibilité d'arrêter -- ou au moins de ralentir -- la machine. En veillant à la bonne santé de nos cours d'eau et en limitant nos émissions de gaz à effet de serre. Car si en tant qu'êtes humains, nous avons l'habitude de penser sur des échelles de temps assez courtes, il ne faut pas perdre de vue que « la vie sur Terre a mis quatre millions d'années à se remettre de l'extinction massive du Permien-Trias ». « Cela donne à réfléchir », conclut Chris Fielding.