D’ici 2070, la présence des humains va progresser de plus de 50 % dans les terres naturelles encore intactes. Et cette pression grandissante sur la vie sauvage va provoquer de nombreux problèmes : disparition de la biodiversité, conflits entre les humains et les animaux et nouvelles pandémies.


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    Les humains ont déjà occupé ou transformé 70 à 75 % des terres de la Planète. Un nouveau rapport publié dans Sciences Advances estime que la présence humaine va progresser de 57 % dans les espaces naturels d'ici 2070, en raison de la croissance démographique. Menée par l'université du Michigan, aux États-Unis, l'étude explique qu'un chevauchement encore plus grand entre les humains et les animaux sauvages sur les mêmes terres est inévitable au cours des 50 prochaines années : dans les villes, les forêts, les prairies ou savanes, et les terres agricoles. Pour en arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont comparé la répartition des espèces à travers le monde et la répartition future des humains effectuée à l'aide de simulations sur la démographie et les déplacements.

    Quatre grandes conséquences dans le futur

    Cette expansion de la population mondiale et de ses activités aura plusieurs conséquences majeures :

    • une disparition encore plus rapide de la biodiversité en raison de la détérioration des espaces naturels (pour les constructionsconstructions, l'agriculture, les loisirs...)) ;
    • une plus grande mortalité des animaux à cause des réseaux de transports des humains (accidentsaccidents sur les routes, chemins de ferfer, etc.) ;
    • des conflits plus fréquents entre animaux et humains, à l'image de ce qui se passe déjà en Afrique avec les éléphants qui pénètrent dans les villages ou de ce qui se passe en France avec les sangliers qui ravagent des cultures ;
    • une probabilité explosive de pandémie à cause du rapprochement entre les animaux et les humains : 75 % des maladies émergentes sont des zoonoseszoonoses.
    Le rapprochement des humains et des animaux va engendrer davantage de zoonoses. © Marat, Adobe Stock
    Le rapprochement des humains et des animaux va engendrer davantage de zoonoses. © Marat, Adobe Stock

    +400 % de pression humaine dans certaines forêts du monde

    Derrière ce chiffre de 57 % de progression, qui est une moyenne sur l'ensemble de la Planète, de grandes disparités régionales, entre les pays, mais aussi entre les différents types d'espaces. Quelles sont les zones naturelles où les humains vont le plus progresser ?

    La progression de la présence humaine dans le monde d'ici 2070 : en rose et violet, les zones où cette pression humaine va le plus progresser. En vert, celle où elle va diminuer. © <em>Sciences Advances</em>
    La progression de la présence humaine dans le monde d'ici 2070 : en rose et violet, les zones où cette pression humaine va le plus progresser. En vert, celle où elle va diminuer. © Sciences Advances

    Les terres encore sauvages d'Inde et de Chine sont celles qui vont subir la plus forte pressionpression humaine, et juste derrière, celles d'Afrique et d'Amérique du Sud. À l'inverse, d'autres régions sauvages du monde vont voir cette pression reculer, comme en Europe (-20 %), selon les simulations effectuées. En Amérique du Sud, en Afrique et en Océanie, ce sont les forêts qui vont subir les plus gros changements : +400 % de pression humaine en forêt d'ici 2070 ! Cette augmentation de la pression dans des forêts abritant de nombreuses espèces animales aura un impact dévastateur : -20 à -30 % de mammifères en moins, -26 à -36 % d'oiseaux en moins, et -40 à -45 % de reptilesreptiles et d'amphibiensamphibiens en moins.