80 % des insectes volants ont disparu depuis les années 1990 et le rythme d'effondrement de leur population est revue à la hausse chaque année. Alimentation, qualité de l'eau et catastrophes météo, découvrez les trois conséquences majeures de la disparition des insectes dans notre quotidien.
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Deux millions d'espèces animales et végétales sont en danger d'extinction selon une nouvelle étude européenne, soit le double de ce que les scientifiques imaginaient en 2019. Ce chiffre a en fait été revu à la hausse en raison d'une meilleure évaluation de la population d'insectes menacée. Car cette branche du monde vivant, les insectes, fait partie des « mal-aimés », mais aussi des plus méconnus, un comble alors que ce sont ceux qui rendent les plus grands services à la Planète, et à l'humanité.
Notre alimentation dépend en quasi-totalité des insectes
75 % de la production agricole dépend des pollinisateurs, majoritairement des insectes. 95 % de notre nourriture dépend de la qualité du sol, or le sol, pour être « vivant », dépend des milliards de micro-organismesmicro-organismes qui l'habitent, l'enrichissent et l'aèrent. Et les conséquences de la disparition des insectes sont déjà visibles : l'université d'Harvard estime qu'entre 3 et 5 % de la production mondiale de fruits, légumes et noix est perdue chaque année en raison d'un manque de pollinisation. La production alimentaire n'est pas qu'une question de quantité, mais aussi de qualité. Selon une étude publiée dans la revue Nature Communications, les fruits pollinisés par les insectes ont une meilleure qualité que ceux qui ne l'ont pas encore été. Cette perte au niveau des rendements, comme au niveau de la qualité, a ensuite des conséquences directes sur la santé, l'inflation, l'emploi et l'économie d'un pays.
Une eau de bonne qualité nécessite la présence d'insectes
Les insectes ont également un rôle à jouer dans la qualité de notre eau. La filtrationfiltration de l'eau, que ce soit celle des fleuves ou celles des réserves d'eau souterraines avec l'eau qui ruisselle, dépend de la végétation. Or, la végétation nécessite la présence d'insectes : c'est la pollinisation des insectes qui permet à beaucoup de plantes de se reproduire. Une étude publiée dans Nature montre que la présence d'insectes permet une meilleure filtration, grâce à leur action sur la diversité des plantes présentes dans les zones humides.
Les insectes participent à l'atténuation des catastrophes météorologiques
L'impact des insectes sur le cycle de la nature est multiple, et leur rôle sur l'atténuation des catastrophes météo est trop souvent oublié. Un sol en bonne santé, avec une végétation en bon état, est un rempart contre les sécheresses et les inondationsinondations. La présence de plantes et de racines profondes limitent les risques de débordements en cas de fortes pluies, et un sol bien recouvert de végétation limite la gravitégravité des sécheresses. Encore une fois, la présence d'une végétation luxuriante est indissociable de celle des insectes : l'un ne peut pas vivre sans l'autre.
Alors que la problématique du changement climatiquechangement climatique est désormais un sujet central dans les politiques gouvernementales et les préoccupations du grand public, la cause des insectes est complètement oubliée, alors même que notre existence toute entière dépend de ces organismes trop souvent méprisés.