Les chercheurs ont décrit cette année des dizaines de nouveaux poissons, araignées, coraux ou geckos, découverts au fond d’une grotte cachée ou qui étaient au contraire sous nos yeux depuis bien longtemps sans que l’on y prenne garde. Découvrez les images de cette nouvelle biodiversité aux attributs parfois étonnants.
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Soixante-et-onze nouvelles espèces ont été recensées par l'Académie des Sciences de Californie en 2019. Une année beaucoup moins prolifique que 2018, où 229 nouvelles espèces avaient été découvertes par les chercheurs. Il n'empêche que malgré des années à sillonner la Terre jusqu'aux endroits les plus reculés, 90 % de la biodiversité reste encore méconnue, rappelle Shannon Bennett, le directeur de l'Académie des Sciences.
Parmi ces nouvelles espèces figurent 17 poissons, 15 geckos, 8 fleurs, 6 limaces de mer, 5 arachnidesarachnides, 5 lézards, 4 anguillesanguilles, 3 fourmisfourmis, 2 raies, 2 guêpes, 2 moussesmousses, 2 coraux.
Ces espèces n'ont pas forcément été découvertes sur le terrain, mais viennent juste d'être identifiées par les chercheurs qui les ont retrouvées... dans des armoires. À l'instar de Trembleya altoparaisensis, une fleur blanche dont des spécimens avaient été cueillis il y a une centaine d'années par le botanistebotaniste français Auguste François Marie Glaziou, mais que l'on n'avait jamais observée dans la nature. Les scientifiques ont mis la main dessus par hasard lors d'une expédition dans les canyons du parc national de Chapada dosdos Veadeiros au Brésil.
Une espèce de raie au menu des Coréens depuis des années
La description de nouvelles espèces résulte également d'analyses morphologiques ou génétiquesgénétiques plus poussées. Les chercheurs se sont ainsi aperçus que certaines raies fermentées vendues sur les marchés en Corée n'appartenaient pas à l'espèce Dipturus chilensis comme on le pensait mais à une nouvelle espèce distincte comme Dipturus lamillai. Ce qui fait dire à David Ebert, ichtyologue à l'Académie des Sciences à l'origine de sa description, qu'il est urgent de mieux connaître ces différentes espèces afin de s'assurer que des spécimens rares ne finissent pas en ragoût dans une assiette.
À peine découverte et déjà menacée
À peine découvertes, plusieurs de ces 71 espèces sont d'ores et déjà considérées comme en danger d’extinction, à l'instar de plusieurs geckos et lézards nouvellement décrits par Aaron Bauer, un autre chercheur de l'institution. Ce sont souvent des espèces microendémiques, c'est-à-dire que l'on ne trouve qu'à un seul endroit restreint de la planète. Le moindre changement ou perturbation de leur habitat peut ainsi leur être fatal. Kuniesaurus albiauris, un petit lézard vivant sur l'île des Pins en Nouvelle-Calédonie est ainsi déjà menacé par les fourmis rouges vagabondes, qui ont été introduites sur l'île dans les années 1970 et qui envahissent tous les milieux naturels.
Une araignée qui vit enterrée dans les fourmilières
La plupart de poissons découverts dont l'étonnant poisson cardinal Siphamia arnazae aux immenses yeuxyeux rayés ou le magnifique Cirrhilabrus wakanda aux écailles violettes, proviennent des récifs tropicaux, qui accueillent une très grande diversité d'espèces. Lola konavoka, une espèce de faucheuse cavernicole a elle été découverte dans une grotte croate. Toute aussi surprenante, une toute nouvelle famille d’araignée dénichée dans le désertdésert du Chihuahuan au Mexique qui vit enterrée... à l'intérieur des fourmilières. Madrella amphora, une limace de mer vivant dans l'océan Pacifique, est elle un véritable caméléon et imite à la perfection les œufs d'escargots qui vivent dans son entourage.
Autant d'espèces qui montrent l'extraordinaire biodiversité de la Planète. « C'est cette diversité de plantes et d'animaux qui permettra une résiliencerésilience collective face aux changements climatiqueschangements climatiques à venir », insiste Shannon Bennett. La disparition d'une seule espèce parmi les millions que compte la Terre peut sembler insignifiante, « mais tous les organismes dans un écosystèmeécosystème sont en interconnexion », rappelle le scientifique. Un maillon de la chaîne qui manque, et tout peut s’effondrer.