Les terres australiennes regroupent un véritable condensé de biodiversité : une espèce végétale ou animale sur 12 vit en Australie. Mais tout cela ne sera bientôt plus que du passé si le rythme effréné de disparition se poursuit. Le gouvernement australien vient d'ajouter 144 espèces de plantes et d'animaux dans la liste des espèces menacées du pays.
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Une grande partie de la biodiversité australienne ne se retrouve souvent nulle part ailleurs sur Terre, puisque 80 % des mammifères australiens et des plantes sont endémiquesendémiques. En 250 ans, soit depuis la colonisation des européens, au moins 100 espèces uniques au monde ont disparu du territoire australien. L'ampleur du problème a longtemps été ignorée or, depuis quelques années, l'Australie détient le record mondial du plus haut taux de disparition des mammifères.
Urbanisation, agriculture, espèces invasives et feux de forêts anéantissent la biodiversité
La principale raison de cette extinction massive n'est autre que la présence humaine : la perte d'habitat est la première cause de disparition de 85 % des espèces. Les espèces invasivesespèces invasives aggravent le problème, tout comme le réchauffement climatique. Parmi les espèces les plus menacées, des animaux spectaculaires, comme le Cacatoès de Leadbeater, un perroquet rose plutôt lent, qui souffre de la déforestationdéforestation.
Mais aussi le « dragon des prairies sans oreilles », un lézard qui ne fait pas le poids face aux espèces invasives et qui subit aussi les conséquences des feux de forêt.
Certaines espèces arrivent à s'adapter à de nouveaux habitats en ville et prospèrent contre toutes attentes, comme le Bandicoot brun du Sud, un petit marsupialmarsupial, mais la plupart périssent.
Davantage d'actions de reforestation vont être menées par le gouvernement, avec aussi un retour plébiscité à des techniques agricoles moins destructrices, comme celles utilisées par les aborigènes.
L’Australie a le taux de disparition des mammifères le plus élevé du monde
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, écrit le 23 juillet 2022
L'Australie détient un triste record. Celui du continent sur lequel le taux de perte des espèces de mammifères est le plus élevé de tous. C'est la conclusion de la dernière version du rapport « Australia State of the Environment » qui vient tout juste d'être publiée.
Au cours de ces cinq dernières années, l'Australie a perdu plus d'espèces de mammifères que n'importe quel autre continent. Plus généralement, son taux de déclin des espèces est parmi le plus élevé au monde. C'est la triste conclusion de la dernière version du rapport « Australia State of the Environment ». Selon les experts qui l'ont rédigé, le principal responsable, c'est encore et toujours... le changement climatique anthropique. Pas seulement la hausse des températures, également la multiplication des sécheressessécheresses et des inondationsinondations, la fréquence et l'intensité des feux de forêt, l'élévation du niveau de la mer et l'acidification des océans.
En Australie, de trop nombreuses espèces, animales, mais aussi végétales, sont en danger. © Australia State of the Environment 2021
Depuis le dernier rapport, paru en 2016, 8 % de nouvelles espèces australiennes sont venues renforcer les rangs des espèces en voie de disparition ou en danger critique d'extinction. Quelque 533 espèces animales et pas moins de 1.385 espèces végétales figurent désormais sur les listes. Les mégafeux qui ont ravagé l’Australie en 2019-2020 y sont pour beaucoup. Ils ont tué entre un et trois milliards d'animaux, rasé 9 % de l'habitat des koalaskoalas.
Changement climatique et autres causes
Face à ce rapport « choquant », le gouvernement a décidé de créer de nouveaux parcs nationaux et zones marines protégées pour atteindre un objectif de 30 % du territoire de l'Australie sous protection d'ici 2030. Il a aussi promis d'investir 250 millions de dollars australiens au profit des espèces menacées. Les scientifiques estiment qu'il en faudrait 1,7 milliard par an. Ils appellent aussi à combattre le mal par la racine, à accélérer les mesures de réduction des émissionsémissions de gaz à effet de serre.
Même si le changement climatique anthropique n'apparait pas comme le seul responsable de la situation. Également en cause, les espèces invasives, la pollution, la déforestation et les activités minières. Ainsi 6,1 millions d'hectares de forêt indigèneindigène primaire ont été défrichés depuis 1990 en Australie. Et la mauvaise qualité de l'eau a fait disparaître 90 % de la population des poissonspoissons indigènes au cours des 150 dernières années.