Les chiffres montrent que l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète. Et des chercheurs viennent de mettre le doigt sur un phénomène météo connu, mais encore peu étudié, qui semble étroitement lié à la fonte accélérée des glaces dans la région.
au sommaire
L'Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète. Et depuis 1991, l'archipel norvégien du Svalbard se réchauffe même deux fois plus vite que le reste de l'Arctique. Dans l'espoir de comprendre pourquoi, des chercheurs de l'université du Massachusetts à Amherst (États-Unis) ont plongé dans le passé. Et ils racontent comment un phénomène météo encore peu étudié apparaît avoir une forte influence sur les températures de l'Arctique.
Les sédiments d’un lac révèlent le secret du réchauffement de l’Arctique
Les chercheurs ont mesuré les quantités de sédiments dans le fond du lac Linné, sur la côte ouest du Svalbard. Parce que les terrains qui entourent ce lac sont riches en carbonates qui précipitent dans ces eaux lorsque tombent des pluies intenses - en d'autres mots, lorsque les conditions climatiques sont chaudes et humides.
Les mesures ont été réalisées sur les 2 000 dernières années. Et en combinant leurs résultats avec une puissante modélisationmodélisation informatique et des travaux sur les cernes des arbres, les chercheurs ont découvert une corrélation étonnante.
Un blocage atmosphérique responsable de la fonte accélérée de l’Arctique
« Les plus grands événements de pluie et de réchauffement du passé sont tous liés à un blocage atmosphérique sur la Scandinavie », rapportent les chercheurs dans la revue Nature Communications. Un blocage atmosphérique, c'est ce qui arrive lorsqu'un système à haute pressionpression, avec de l'airair tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, s'arrête au-dessus d'une région particulière. Et que, parallèlement à ce système anticyclonique, un système dépressionnaire s'installe plus loin et tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Les deux systèmes forment alors comme une paire d'engrenages entrelacés, attirant, dans ce cas, l'air plus chaud et plus humide du milieu de l'océan Atlantique vers l'Arctique, et entraînant des averses de pluie au Svalbard.
Les chercheurs signalent que depuis le début des observations, le blocage dans l'Arctique a augmenté, tout comme le réchauffement. Ils attendent désormais de voir comment ce blocage se comportera avec un réchauffement supplémentaire. Mais ils supposent déjà que toute nouvelle hausse des températures amplifiera probablement la fontefonte de l'Arctique et les effets au Svalbard des inondations et des risques naturels comme les glissements de terrain.