Aujourd’hui, les scientifiques le savent. Les régions polaires sont au centre de la question climatique. Et même si peu de personnes ne s’aventurent en Antarctique, nos activités ont des conséquences sur la région. Des conséquences qui, elles-mêmes, ont des implications majeures pour nos sociétés et notre environnement.
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Seules les activités pacifiques sont autorisées dans l'Antarctique. Toute explosion nucléaire ou toute élimination de déchets radioactifsdéchets radioactifs y est prohibée. La coopération internationale et la libre disponibilité des résultats de recherche sont encouragées. Aucune revendication territoriale, sur tout ou partie du continent, ne saura être entendue. Ce sont les quatre grands principes du traité de l’Antarctique. Il est entré en vigueur le 23 juin 1961. Il y a près de 60 ans. Et il s'applique depuis à la région située au sud du 60e degré de latitude sud.
Quelques années plus tard, en janvier 1998, le protocole de Madrid est même allé un peu plus loin en matièrematière de protection de l'Antarctique. Il présente la région comme une « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science ». Et impose que toute activité y soit menée de façon à limiter les incidencesincidences négatives sur l'environnement et les écosystèmes. Mais alors que la 43e réunion consultative du traité de l’Antarctique (RCTA) se tient à Paris du 14 au 24 juin 2021, des spécialistes de la question, issus de diverses disciplines scientifiques, expriment leur inquiétude.
Le saviez-vous ?
Pour nos lecteurs parisiens, sachez qu’une exposition photos intitulée « Antarctique, réserve naturelle dédiée à la paix » est à découvrir actuellement sur les grilles du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi qu’à la Maison des Océans. Elle est proposée par l’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV), les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et le photographe partenaire de Futura, Greg Lecoeur
Rappelons qu'autour de l'Antarctique, l'océan Austral est le point de convergence des bassins océaniques du monde entier. Ses dynamiques jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et dans les écosystèmes marins au sens large. C'est ainsi qu'il redistribue la chaleurchaleur, le sel, l'eau douceeau douce et les nutrimentsnutriments tout autour du globe. Mais, depuis quelques années, il se réchauffe. En surface tout comme en profondeur. Et il absorbe du dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) de manière disproportionnée.
Points de basculement annoncés
« L'Antarctique atteint des seuils critiques. La vie dans le monde entier est directement menacée par les effets en cascade que cela pourrait déclencher. La protection des zones les plus menacées par le changement climatiquechangement climatique, comme la péninsulepéninsule Antarctique, nous aidera non seulement à y restaurer la biodiversitébiodiversité, mais renforcera également la résiliencerésilience d'écosystèmes marins lointains. Elle nous permettra aussi de contrôler les effets à long terme d'autres facteurs de stressstress humains, comme la pêchepêche. En préservant ainsi la santé de l'Antarctique, nous préservons la nôtre. En renforçant sa résilience au changement climatique, nous renforçons la nôtre », souligne Andrea Capurro, chercheur à l'université de Boston (États-Unis), coauteur du rapport « Changement climatique et résilience de l’océan Austral ».
“La vie dans le monde entier est directement menacée par les effets en cascade que cela pourrait déclencher”
Ce rapport examine la façon dont le changement climatique modmod
Entre 2017 et 2020, le glacier de l’île du Pin, en Antarctique, a perdu environ un cinquième de sa superficie. À la suite notamment de trois ruptures majeures. Ici, un timelapse qui s’étend de janvier 2015 à mars 2020 monté à partir d’images prises par les satellites du réseau Copernicus. © Joughin et al., Science Advances, Université de Washington
Des travaux publiés en parallèle par des chercheurs de l’université de Washington (États-Unis) confirment la situation délicate de l'Antarctique. Ils rapportent que le glacier de l'île du Pin a accéléré de manière marquante -- de 12 % -- entre 2017 et 2020 sous l'effet de ruptures importantes du glacier ces dernières années. « Les processus que nous avions identifiés sur place nous annonçaient certes un effondrement irréversible, mais à un rythme assez mesuré. Les choses pourraient en réalité se passer de manière beaucoup plus abrupte si nous perdions le reste de cette barrière de glace », explique Ian Joughin, glaciologue, dans un communiqué.
Le rapport met aussi en lumièrelumière le fait que perturber ces processus pourrait exacerber de