au sommaire
Les fourmis peuvent parfois se montrer cruelles. C'est le cas notamment des fourmis rousses de l'espèce Formica sanguinea. Chaque été, elles infiltrent le nid d'une autre espèce -- la Formica fusca, par exemple -- pour kidnapper des cocons qu'elles élèveront comme des esclaves. Un comportement étonnant que des chercheurs tentent aujourd'hui d'expliquer.
À l'université de Lausanne (Suisse), ils ont séquencé et cartographié le génomegénome de 15 espèces de Formica. Ils ont ainsi pu établir un arbre généalogique. À sa base, toutes les espèces de fourmis Formica formaient des colonies sans avoir recours à l'esclavagisme. Rapidement, certaines se sont cependant mises à parasiter des espèces voisines pour qu'elles élèvent leurs petits.
Les Formica sanguinea font partie du sous-genre Raptiformica. Elles réduisent les fourmis du sous-genre Serviformica, comme les Formica fusca, en esclavage. © Schmutzler-Schaub, Fotolia
Un comportement inscrit dans les gènes ?
Et il semblerait que ce soit ces mêmes espèces qui aient évolué ensuite vers l'esclavagisme. En effet, les espèces présentant ces deux types de comportements partagent les mêmes branches de l'arbrearbre généalogique. Mais, sachant qu'il existe pas moins de 175 espèces de Formica, ces conclusions sont-elles fiables ?
Des études plus détaillées seront nécessaires pour s'en assurer. En attendant, les chercheurs tentent aussi d'identifier les gènes responsables de ce comportement, peut-être des gènesgènes codant pour une sorte de déguisement chimique permettant aux fourmis esclavagistes de s'infiltrer sans trop de risque dans le nid de leurs proies...