Dans la nature, on trouve toutes sortes de bizarreries. Comme cette petite araignée qui aime tromper son monde. En se faisant passer tantôt pour une plante, tantôt pour une fourmi. Mais quelles sont réellement ses motivations ? Des chercheurs ont la réponse.


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    Siler collingwoodi est une drôle de petite araignée sauteuse. Drôle parce qu'elle a appris à se déplacer à la façon d'une fourmi. Et pas de n'importe quelle fourmi, nous précisent aujourd'hui des chercheurs de l’université de Pékin (Chine). Car la petite araignée semble très précisément choisir d'imiter les déplacements d'espèces de fourmis qui vivent dans son environnement et qui se présentent avec une taille proche de la sienne. Sans toutefois avoir l'ambition de l'imitation parfaite d'une espèce en particulier. Histoire de se garder des chances d'adaptation à d'autres environnements sans doute.

    Mais tout de même. Au lieu de se déplacer en sautant comme toute araignée sauteuse qui se respecte, Siler collingwoodi dresse ses pattes avant pour imiter les antennes des fourmis, secoue son abdomenabdomen et lève des pattes pour avancer.

    Cela ne saute peut-être pas à nos yeux humains, mais sur le jasmin antillais à fleurs rouges <em>(Ixora chinensis)</em>, <em>Siler collingwoodi</em> passe presque inaperçue aux yeux des araignées prédatrices et des mantes religieuses. © Hua Zeng, Université de Pékin
    Cela ne saute peut-être pas à nos yeux humains, mais sur le jasmin antillais à fleurs rouges (Ixora chinensis), Siler collingwoodi passe presque inaperçue aux yeux des araignées prédatrices et des mantes religieuses. © Hua Zeng, Université de Pékin

    Plusieurs cordes à son arc

    Pourquoi tant d'efforts ? Dans l'espoir de tromper ses prédateurs. Parce que certains d'entre eux savent que les fourmis ne sont pas les meilleures à manger. Elles n'hésitent pas à se défendre, à mordre ou à user d'un répulsif chimique. Certains d'entre eux seulement ? Oui. Les chercheurs ont observé que les araignées mangeuses d'araignées se laissent volontiers prendre. Les mantes religieuses, elles, semblent n'en avoir que faire. Fourmi ou araignée, elles n'hésitent pas à attaquer. Sans doute parce qu'elles sont plus grosses et moins exposées de fait aux risques de ripostes de la part des fourmis.

    Mais les chercheurs rapportent que Siler collingwoodi a plus d'un tour dans son sac. Pour échapper encore plus efficacement aux araignées prédatrices et surtout un peu aux mantes religieuses, elle arbore aussi des couleurs éclatantes. Celles-ci ne l'empêchent aucunement de passer aux yeuxyeux de certains pour une fourmi, pourtant de couleurcouleur brune ou noire. Elles lui permettent en revanche de se camoufler plutôt efficacement dans la végétation locale. Notamment dans le jasmin antillais à fleurs rouges (Ixora chinensis). Pour tromper les mantes religieuses plus spécifiquement.

    Voir aussi

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