La question de l’impact de l’être humain sur la diversité génétique des animaux restait jusqu’alors sans réelle réponse. Il s'agit pourtant là d'une question cruciale pour la conservation de la biodiversité. Et après avoir analysé une immense base de données génétiques, des biologistes notent un impact certain.
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Déterminer quel impact les activités humaines ont sur la diversité génétique des animaux, aussi bien dans le temps que dans l'espace, des chercheurs avaient déjà eu cette ambition. Mais leurs travaux n'avaient pas abouti. Cette fois, des biologistes de l'université McGill (Canada) semblent être parvenus à une conclusion.
175.000 séquences ADNADN et 27.000 populations appartenant à plus de 17.000 espèces différentes, c'est sur cette énorme base de donnéesbase de données génétiquesgénétiques recueillies entre 1980 et 2016 que les chercheurs ont travaillé. Leur conclusion : les changements environnementaux causés par l’être humain au fil du temps entraînent des changements dans la variation génétique de milliers d'espèces.
Diversité génétique et adaptation aux changements
Une diminution de la variété génétique dans certains cas. Comme chez les insectes, notamment du fait de la densification de la population humaine. Ou encore chez les poissons, du fait de l'utilisation intensive des terresterres. Mais dans d'autres aussi, une augmentation des variations génétiques intraspécifiques. L'ensemble ayant tendance à se neutraliser. « C'est notre meilleure estimation de l'impact des humains sur la diversité génétique animale », assure Katie Millette, chercheur à l'université McGill.
Les chercheurs avertissent que lorsqu'une espèce perd en diversité génétique, elle perd aussi en capacité d'adaptation, aux changements climatiques, par exemple. « Nous devrions surveiller la diversité génétique des animaux pour mieux comprendre où, quand et pourquoi elle décline dans certains cas et elle augmente dans d'autres. Une manière à prévenir les extinctions d'espèces fragiles, mais aussi la prolifération d'autres espèces plus invasives », conclut Andy Gonzalez, biologiste.