« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, plongeons dans les mers à la rencontre d’animaux d’un altruisme surprenant : les cétacés.
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La baleine, le dauphin, le rorqual, le bélouga, le cachalot, le marsouin, l'orque. Ce sont tous des cétacés. De bien drôles de mammifères. Tellement drôles, que les scientifiques ont longtemps vu en eux... des poissons ! Mais, comme nous, les cétacés respirent de l'airair avec leurs poumonspoumons. Même s'ils sont des champions de l’apnée, ils doivent ainsi régulièrement faire surface. Comme nous, ils doivent aussi maintenir une température constante pour leur corps. Mais, contrairement à nous, ils vivent exclusivement dans la mer. Dans toutes les mers du monde.
Parmi les cétacés, on trouve les animaux les plus grands ayant jamais vécu sur TerreTerre. La baleine bleuebaleine bleue, par exemple. Elle peut dépasser les 30 mètres de long et peser jusqu'à 170 tonnes ! Elle peut aussi se vanter d'avoir le plus grand pénispénis du règne animal. Il mesure environ 2 mètres...
Pour ce qui nous intéresse ici, sachez qu'il est aussi reconnu par les scientifiques que les cétacés jouissent d'une intelligenceintelligence tout à fait remarquable. Ils emploient un langage complexe qui leur est propre. Ils sont capables d'apprendre et de résoudre des problèmes difficiles. Ils sont créatifs. Mais, de tout cela, nous aurons sans doute l'occasion de reparler.
De l’intelligence émotionnelle des cétacés
Aujourd'hui, je vous propose de laisser s'ouvrir notre cœur. Car l'intelligence n'est pas faite que de capacités cognitives ou motrices. Elle est aussi faite d'aptitudes sociales. Les dauphins, par exemple, vivent, pour la plupart, en communauté. Ils tissent ainsi des liens très forts avec leurs congénères. Comme d'autres espècesespèces de cétacés sociaux, ils semblent même avoir développé ce que les scientifiques appellent une intelligence émotionnelle. Une intelligence qui leur permet de reconnaître, de comprendre et pourquoi pas, de maîtriser leurs propres émotions. Mais aussi, de composer avec les émotions des autres.
Parce que oui, figurez-vous que ces dernières années, les chercheurs ont eu plusieurs fois l'occasion d'être les témoins de comportements étonnants chez plusieurs espèces de cétacés. Des espèces qui semblent pleurer leurs morts. Qu'il s'agisse d'un petit, d'un parent ou même d'un « simple » copain disparu.
De nombreux exemples de cétacés en deuil
L'un des exemples les plus connus dans le milieu des biologistes est celui de L72. Un nom à la consonance très froide pour une orque pourtant au grand cœur. Elle a été observée en 2010, dans l'État de Washington (États-Unis), en train de transporter son petit décédé sur sa tête, pour le maintenir à la surface de l'eau. Selon les chercheurs, une seule explication possible : le chagrin. L72 souffrait. Elle était anxieuse. Elle avait conscience que quelque chose n'allait pas. De quoi démontrer que les cétacés peuvent aussi bien que nous, ressentir des émotions complexes.
Du côté de la mer Rougemer Rouge, des chercheurs ont observé un phénomène semblable avec un grand dauphingrand dauphin de l'océan Indien. Il poussait un corps en train de se décomposer. Et lorsque les humains -- quelque peu indélicats, si vous voulez mon humble avis -- ont remorqué le cadavre jusqu'à une plage, le dauphin est longtemps resté au large. Comme incapable de quitter son compagnon décédé.
Dans la région de Tokyo, des chercheurs ont eu, quant à eux, à faire face à des comportements très agressifs -- des corps qui se tordaient en S, des claquements de mâchoires, etc. -- lorsqu'ils ont tenté de récupérer une carcasse veillée par deux dauphins mâles.
Les scientifiques parlent de comportement épimélétique. Un comportement par lequel un individu en bonne santé prend soin d'un autre souffrant... ou mort. Un bel exemple d'altruismealtruisme. Qui peut parfois mettre en danger, la vie de l'animal en question. Comme celle de cette femelle épaulardépaulard, J-35, qui, en 2018, au large de la Colombie-Britannique (Canada), a veillé son petit décédé pendant 17 jours. En oubliant de manger... La preuve que les cétacés ne sont pas si bêtes ! Du moins, qu'ils ont développé une intelligence émotionnelle tout à fait exceptionnelle.
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