« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, nous ne partirons pas à l’autre bout du monde. Nous nous intéresserons à un petit animal qui vit tout près de chez nous. Parfois même dans nos maisons : l’araignée.
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Découvrez la chronique Bêtes de Science au format podcast ! © Futura
Huit pattes, plusieurs yeuxyeux, un corps poilu. Franchement, les araignées n'ont pas grand-chose pour plaire. C'est du moins l'avis de beaucoup d'entre nous. Une aversion qui peut aller jusqu'à la peur. Voire jusqu'à la phobiephobie. Car les araignées sont réputées dangereuses. L'idée d'être mordu par ces petites bêtes inquiète les Hommes depuis la nuit des temps.
Pourtant, peu d'araignées mordent les humains. Leurs crochets ne sont généralement pas capables de percer notre peau. Les bébêtes à huit pattes ont d'ailleurs plutôt tendance à vouloir nous éviter. Et leur venin s'avère finalement assez rarement dangereux. Sur près de 50.000 espèces d’araignées connues dans le monde, une centaine seulement est susceptible de provoquer une réaction chez les Hommes. Parmi elles, une quinzaine serait réellement dangereuse.
Les araignées n'en restent pas moins de grandes prédatrices. Pour piéger leurs proies, elles conçoivent des outils de chasse redoutablement efficaces. Les fameuses toiles d’araignées. Et pour se donner les moyens de leurs ambitions, certaines utilisent même ces toiles comme des poulies pour soulever et maintenir leur futur repas en sécurité au-dessus du sol.
Des fils tendus pour lever leur proie
Des chercheurs de l’université de Trente (Italie) ont pu observer quelques spécimens à l'œuvre. Des Theridiidae. Ce sont des araignées extrêmement courantes. On les trouve partout dans le monde. Et avec leur caméra à haute vitessevitesse, les scientifiques ont observé comment elles sont capables d'emprisonner des cafards. Des proies jusqu'à 50 fois plus lourdes qu'elles. Excusez du peu...
Leur stratégie ? Utiliser le poids de leur corps pour mettre les fils de soie qui composent leur toile sous tension. Puis attacher de plus en plus de ces fils au cafard pris au piège de la toile. Pour finalement réussir à soulever le malheureux insecte de terre, comme à l'aide d'une poulie. Prévenant ainsi toute tentative de fuite. Signant, de fait, définitivement son arrêt de mort.
La véritable ingéniosité de ces Theridiidae se cache dans le fait qu'elles étirent leurs fils de soie avant de les fixer à leur proie. C'est ainsi qu'elles limitent leur élasticitéélasticité. Car, si la soie d'araignée est réputée pour sa résistancerésistance, comparable à celle de l'acieracier, elle l'est aussi pour son élasticité. Sans cette petite astuce, le cafard, en se débattant, pourrait réussir à rebondir jusqu'au sol. Mais c'est finalement bien l'araignée la plus futée. Grâce à cette technique sophistiquée, elle peut viser toutes sortes de petits animaux -- des lézards, par exemple -- et n'a plus besoin de se cantonner aux insectes. Alors finalement... pas si bête, l'araignée !