« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, partons à la découverte d’une petite bête pas toujours des plus appréciées : l’araignée.
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Pour vaincre sa peur, il faut savoir l'apprivoiser. C'est le conseil que m'a donné la psychologue que j'ai consultée il y a quelques années. D'apprendre à mieux connaître les araignées devait m'aider à surmonter mon archanophobie. L'arachnophobiearachnophobie, pour ceux qui ont le bonheur de l'ignorer, c'est la peur des araignées. Une peur irrationnelle qui est devenue vraiment pesante pour moi... lorsque j'ai emménagé toute seule. Et que j'ai décidé de prendre à bras le corps le jour où j'en suis venue à vider une bombe entière d'insecticide sur l'une de ces bébêtes qui s'était frayé un chemin jusqu'à ma baignoirebaignoire !
Pour tout vous avouer, je reviens de loin. Parce que, dans le genre arachnophobe, j'en étais au stade de la véritable crise d'angoisse. Je me souviens de ce magazine que je n'ai jamais pu ouvrir. Juste parce qu'il y avait une photo d'araignée en couverture. Il a donc d'abord fallu accepter de simplement écrire le mot. Au stylo. Sur un clavierclavier d'ordinateurordinateur. Accepter de regarder des photos d'araignées. Puis des vidéos. Des vidéos sympas, ça va sans dire. Pas ces horreurs que l'on trouve aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
Et puis, j'ai pu apprendre à découvrir l'universunivers de l'araignée. Sa toile. Ses mœurs. Ses particularités physiquesphysiques. Tiens d'ailleurs, saviez-vous que les araignées n'ont pas d'oreilles ? Du moins, pas au sens où... on l'entend ! Pourtant, cela ne semble pas empêcher certaines d'entre elles, non seulement de ressentir les vibrationsvibrations de leurs proies lorsqu'elles se prennent dans leur toile, mais aussi, de littéralement réagir aux sons. Grâce à des récepteurs nerveux situés à même leurs pattes et qui fonctionnent un peu comme des oreilles. Captant les ondes sonoresondes sonores et transmettant des impulsions au cerveau de l’araignée.
Entendre arriver ses proies, mais aussi ses prédateurs
Les chercheurs pensent même aujourd'hui que les araignées -- certaines d'entre elles au moins -- ont l'ouïe fine. Elles pourraient ainsi nous entendre parler à l'autre bout d'une pièce. Même si ce qu'elles entendent ressemblerait plus à une conversation téléphonique de mauvaise qualité. Et qu'il faut bien l'avouer, rien ne dit que les araignées s'intéressent vraiment à ce que nous pouvons dire...
Là où on peut commencer à se poser la question de l'intelligenceintelligence de ces petites bêtes, c'est lorsque l'on remarque qu'elles sont capables de tisser des toiles qui vont leur servir d'amplificateur de sons. Un peu comme les antennes des radiotélescopesradiotélescopes que nous pointons vers le ciel dans l'espoir de capter un message extraterrestre.
Les araignées d'une espèce que les anglophones appellent « bridgebridge spider » ou encore « graygray cross spider » -- comprenez, « araignée pont » ou « araignée à croix grise » -- et qui vivent partout en Europe et sur une large part de l'Amérique du Nord, ont, semble-t-il, appris à tisser des toiles qui leur servent d'oreille externeoreille externe. Des toiles qui pourraient se révéler être les « tympanstympans » les plus efficaces de la nature.
Ces toiles d'araignées mesurent jusqu'à 10.000 fois la taille de leur corps. Et leurs vibrations peuvent être transmises aux capteurscapteurs nerveux -- qui ne sont autres que des sortes de petits poils -- sur les pattes de leurs architectesarchitectes. Pour leur faire entendre des oiseaux ou des grillons situés à plusieurs mètres de distance. Jusqu'à pas moins de dix mètres même, imaginent les chercheurs. Reste à confirmer que les araignées sont bien capables de distinguer les sons produits par l'un et l'autre. Les sons produits par le prédateur et la proie. Mais il semblerait bien que ces petits êtres ne soient décidément... pas si bêtes !