Le ministère de l'Agriculture a confirmé lundi soir la contamination de tomates en serre par le virus ToBRFV, dans le Finistère. Sans danger pour l’homme, ce virus est redoutable pour les cultures à haute densité de production qu’il peut infecter à 100 %. Sa diffusion aurait des conséquences économiques majeures pour la filière, la tomate étant le premier fruit consommé en France.
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L'heure est à l'inquiétude pour les producteurs français de tomates. « On a reçu les résultats de l'AnsesAnses (Agence de sécurité sanitaire) sur les échantillons prélevés dans les serres qui étaient en suspicion dans le Finistère et les résultats sont positifs, elles sont donc bien contaminées par le virus, a-t-on indiqué au ministère. L'exploitation concernée a été confinée dans l'attente de la destruction des végétaux et de la désinfection du site dans les plus brefs délais. »
Selon l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), le virus de la tomate peut infecter jusqu'à 100 % des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. En revanche, il n'a pas d'impact sur l'homme.
Un virus issu de plants et de semences
Les plants incriminés « proviennent du Royaume-Uni mais sont issus de semences produites aux Pays-Bas », selon le ministère. Trois autres exploitations « ont été identifiées comme ayant reçu le même type de plants » et font l'objet d'inspections et de prélèvements, dans le cadre de l'enquête de traçabilité.
L'exploitation contaminée, dans laquelle deux serres ont été touchées, « est assez isolée ». « Tout a été mis en œuvre pour circonscrire le site », a déclaré à l'AFP Laurent Bergé, président de l'AOP Tomates et concombres de France. « Nous sommes en train de travailler sur toutes les mesures de biosécurité », a-t-il ajouté, évoquant la mise au point avec les services de l'État d'un plan de surveillance, pour permettre « une veille permanente d'une éventuelle évolution du virus ».
Des documents vont être communiqués à tous les producteurs français, avec les mesures de prophylaxieprophylaxie à mettre en œuvre. Un plan de communication à destination des professionnels et du public doit informer de l'absence de risque pour la consommation. Début février, l'Anses avait mis en garde contre le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV), un nouveau virus « particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles ». Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés et survit longtemps à l'airair libre.
Le fruit contaminé perd toutes ses qualités gustatives, en raison d'une rupture de sa maturation, venant altérer la qualité de sa chair et le rendant impropre à la commercialisation. Sur un plant malade, on peut observer des mosaïques et marbrures sur les feuilles, des taches et nécroses sur les fleurs et une décoloration avec des taches jaunes ou brunes sur les fruits qui peuvent aussi être déformés.
Inquiétude chez les producteurs français de tomates
Observé pour la première fois en Israël en 2014, ce virus a été trouvé en 2018 au Mexique, aux États-Unis, en Allemagne et en Italie, puis en 2019 aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Grèce. Sa diffusiondiffusion en France « aurait des conséquences économiques majeures pour la filière mais également les jardiniers amateurs », avait prévenu dimanche le ministère. Selon M. Bergé, d'autres virus ont par le passé été contenus, grâce à des mesures de sécurité « assez élevées ».
« Contrairement à d'autres pays comme les Pays-Bas, nos exploitations sont beaucoup plus dispersées sur le territoire donc le risque de contaminationcontamination d'une exploitation à l'autre est plus limité », a-t-il ajouté.
“Il s'agit d'un virus particulièrement virulent”
Toutefois, « si on n'arrive pas à contenir la contamination, le risque, c'est que la filière tomates puisse décliner rapidement, il s'agit d'un virus particulièrement virulent », a-t-il ajouté, évoquant des vecteurs tels que les emballages ou les palettes. Aucun traitement n'existe à l'heure actuelle : « une fois que le virus est sur la culture, on n'a pas d'autre choix que de détruire cette culture », a rappelé M. Bergé, selon qui plus de 1.500 producteurs font pousser le premier fruit consommé par les Français avec un peu plus de 13,9 kilogrammeskilogrammes par ménage et par an.
En tout, 712.000 tonnes de tomates ont été produites en 2018 en France, selon le ministère.
Tomates, poivrons et piments sont menacés par un nouveau virus en France
L'Agence de sécurité sanitaire (Anses) met en garde contre un virus émergentémergent s'attaquant aux cultures des tomates, des piments et des poivrons. Elle recommande de mettre en place un plan de surveillance et invite les jardiniers amateurs comme les maraîchersmaraîchers français à signaler toute suspicion pour éviter une dissémination.
Article de Futura avec AFP-Relaxnews, publié de 7 février 2020
Un nouveau virus s'attaque aux cultures des tomates, des piments et poivrons. « Le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) est particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles. Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés, et survit longtemps à l'air libre », a indiqué mardi dans un communiqué l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui estime que les cultures de plein champ comme sous serre peuvent être contaminées. « Sa spécificité, c'est qu'il n'existe aucun traitement efficace ni de variété résistante contre ce virus », a expliqué à l'AFP Philippe Reignault, directeur du laboratoire de santé des végétaux à l'Anses.
Un nouvelle maladie aux conséquences dommageables
Les plants touchés présentent des décolorations, des marbrures et des déformations au niveau des feuilles comme des fruits. De plus, les tomates, poivrons et piments touchés présentent un aspect rugueux et sont donc non commercialisables. « En tant que pays producteur de tomates, la France risque de subir des conséquences économiques importantes dans les filières de production, mais aussi dans les productions familiales dont la surface cultivée est estimée comme étant du même ordre de grandeurordre de grandeur que la production industrielle en plein champ », souligne l'Anses.
Le ToBRFV est un virus émergent dont les premiers signalements datent de 2014 en Israël et de 2015 en Jordanie, dans les deux cas sur des tomates produites sous serre. Il a ensuite gagné l'Europe, le Mexique et les États-Unis. Il a été signalé dans les pays limitrophes de la France dont l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Cependant l'Allemagne a réussi à éradiquer le foyer de virus détecté en arrachant les plants, en les détruisant et en désinfectant le sol. « C'est une stratégie qui doit être réactive, efficace, pour éviter qu'on passe d'un foyer ponctuel, localisé, à une situation de dissémination du virus », a souligné M. Reignault.
L'Anses appelle donc toute personne, maraîcher ou jardinier amateur, à prévenir en cas de suspicion les services régionaux du ministère de l'Agriculture, les Fredon (associations spécialisées dans la santé du végétal), ou les chambres d'agriculture.