Pour nourrir le monde, l’agriculture grignote de plus en plus de terres. Elle est responsable de 90 % de la déforestation dans le monde ! Mais des chercheurs pensent avoir trouvé une solution dans celle qu’ils ont baptisée l’« électro-agriculture ». Elle compte sur une réaction chimique bien plus efficace que la photosynthèse naturelle.


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    Pour pousser, les plantes ont besoin de soleilsoleil. Parce qu'elles se servent de l'énergieénergie solaire (en plus du dioxyde de carbone, CO2, et de l'eau, H2O) pour fabriquer des glucidesglucides qui eux-mêmes seront utilisés comme éléments structuraux ou comme réserve d'énergie. L'ennui, c'est que le tout commence par la photosynthèse. Et cette réaction chimique est pour le moins inefficace. Seulement environ 1 % de l'énergie lumineuse absorbée par une plante est convertie.

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    Mais des bio-ingénieurs de l'université de Californie (États-Unis) annoncent aujourd'hui avoir trouvé une solution pour faire mieux que la photosynthèse. Dans la revue Joule, ils présentent le concept d'« électro-agriculture ». L'idée : remplacer nos champs par des bâtiments de plusieurs étages surmontés de panneaux photovoltaïques qui alimenteraient une réaction chimiqueréaction chimique entre le CO2 et l'eau pour produire non pas des glucides, mais de l'acétate. Celui-ci pourrait servir à nourrir des plantes cultivées sur un substrat neutre et inerte.

    Ici, des prototypes de plantes capables de pousser sans photosynthèse. En consommant de l’acétate produit par une réaction chimique déjà quatre fois plus efficace. © Feng Jiao, Université de Washington
    Ici, des prototypes de plantes capables de pousser sans photosynthèse. En consommant de l’acétate produit par une réaction chimique déjà quatre fois plus efficace. © Feng Jiao, Université de Washington

    À ce stade, la réaction serait déjà quatre fois plus efficace que la photosynthèse. Et les chercheurs estiment que si toute la nourriture aux États-Unis était produite grâce à l'électro-agriculture, cela réduirait de 94 % la quantité de terres nécessaires à l'agriculture dans le pays.

    Une réaction chimique plus efficace que la photosynthèse

    Notez que les plantes en germination savent utiliser l'acétate. Mais en devenant adultes, elles perdent cette capacité. Un peu comme les bébés humains qui, adultes, ne parviennent plus à digérer le lait. Il faut donc que les chercheurs réussissent à réactiver cet appétit pour l'acétate. Pour l'heure, ils se concentrent sur les tomatestomates et la laitue. Et ils ont déjà obtenu, par modifications génétiques, des plantes qui peuvent utiliser l'acétate, mais qui continuent la photosynthèse. Un travail de R&D est encore nécessaire.

    En revanche, les champignonschampignons, les levureslevures et les alguesalgues qui utilisent naturellement l'acétate pourraient d'ores et déjà être cultivés par électro-agriculture. « Nous n'en sommes qu'à la première étape, mais je pense qu'il y a un espoir que son efficacité et son coût soient considérablement améliorés dans un avenir proche », conclut Feng Jiao, électrochimiste à l'université de Washington (États-Unis).