Les acteurs de la construction immobilière jonglent avec la situation actuelle, les envies des acheteurs, les réalités de l’approvisionnement et les innovations technologiques. Dans un contexte économique incertain et face à l’inflation et à la hausse des prix des matériaux, quelle est la tendance dans le secteur de l’immobilier neuf ? Est-ce que la conjoncture a impacté les appartements neufs ? C’est ce que nous avons voulu savoir.
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Après deux années chamboulées par le coronavirus et la situation géopolitique, de nombreuses personnes souhaitent insuffler un changement à leur quotidien. Pour beaucoup, cela se traduit par une envie de déménager dans un bien immobilier neuf, voire dans une autre région, d’investir dans la pierre et de repartir dans une dynamique nouvelle. Toutefois, ce rêve d’ailleurs et cette volonté de trouver un logement neuf peuvent être freinés par un secteur en berne qui a du mal à contrer tous ces bouleversements.
Logement neuf : où en est le marché de l’immobilier ?
Les prix grimpent et les ventes décroissent. La faute à plusieurs facteurs qui s’entrecroisent et qui affaiblissent le marché de l’immobilier neuf. D’un côté, des prix s’envolent avec une tendance à la hausse pour le prix au mètre carré. D’un autre, les ménages qui ont de plus en plus de mal à emprunter (inflation, santé financière mise à l’épreuve depuis l’épidémie de la Covid-19…).
Un autre constat est fait : la réservation de logements neufs a elle aussi reculé. Si l’on se réfère aux chiffres sur la commercialisation des logements neufs des statistiques du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, le nombre de réservation a baissé de 12,9 % par rapport à 2020 – qui établissait alors un record exceptionnel. Le tarif du mètre carré dans l’immobilier neuf a en effet augmenté de 5,7 % entre novembre 2021 et novembre 2022 dans 100 grandes villes en France.
Le sourcing des matériaux, un enjeu pour les biens immobiliers neufs
Ici aussi, le secteur de l’immobilier doit jongler entre les demandes des professionnels du bâtiment, les projets des clients et un marché des matériaux qui subit de plein fouet l’inflation et la crise de l’énergie. Depuis plusieurs mois déjà, il devient difficile de s’approvisionner et surtout de réceptionner les matériaux dans les bons délais. Les difficultés liées à l’énergie et plus globalement au contexte géopolitique entraînent un retard de production partout dans le monde et par conséquent, de livraison.
Le problème ? De moins en moins de programmes neufs sont lancés car cela est trop coûteux et risqué pour les promoteurs. Sans surprise, cette flambée des prix retarde les projets immobiliers. Ces derniers plus rares subissent alors une augmentation tarifaire. Un effet boule de neige qui ne semble pas prendre fin pour le moment.
Le développement des logements à énergie positive
Fragilisé, peut-être, mais pas inactif. Le secteur de l’immobilier neuf ne cesse d’imaginer de nouvelles façons de concevoir les habitations qui deviendront les standards de demain. À commencer par les bâtiments à énergie positive, que l’on appelle aussi BEPOS, qui ont un but principal : produire plus d’énergie que d’énergie consommée. Cette nouvelle façon de concevoir la maison répond aux enjeux de diminution des gaz à effet de serre et de neutralité carbone. En pratique, il s’agit de construire en conscience pour de meilleures performantes d’isolation et pour autoproduire l’énergie nécessaire au fonctionnement du logement (grâce à des panneaux solaires, entre autres). Le but étant que l’excédent d’énergie soit reversé au réseau de distribution.
Ce qui deviendra peut-être une norme un jour est en cours d’expérimentation avec la mise en vente des premiers logements BEPOS sur le territoire.
La technologie au service de la promotion immobilière
Malgré ce climat instable, il y a encore de nombreux projets immobiliers qui sortent de terre. Bien qu’importante, la hausse des prix n’a pas non plus gelé le secteur d’activité. Pour relancer l’économie et inciter les ménages à chercher de nouveau un bien immobilier neuf à acquérir, les professionnels de l’immobilier font appel à la technologie pour faciliter la projection et la prise de décision. Lorsqu'on souhaite par exemple trouver un logement neuf, il est de plus en plus possible de réaliser la visite immobilière en vidéo : elle garantit une meilleure visibilité des logements en vente partout en France. Cela présente plusieurs avantages :
- atout numéro 1 : cela permet de mieux apprécier le potentiel par exemple d’un appartement neuf qui vient d’être construit par rapport à quelques photos ;
- atout numéro 2 : faciliter la mise en œuvre d’un achat immobilier pour les personnes qui s’apprêtent à changer de région et souhaitent trouver un logement neuf. En effet, ce n’est pas toujours simple de se déplacer pour effectuer plusieurs visites et cela peut vite devenir contraignant ;
- atout numéro 3 : pour les professionnels et promoteurs, c’est aussi un outil utile pour « filtrer » les prises de contact clients. Compte tenu de la grande qualité des vidéos, les personnes intéressées qui prennent contact ont déjà un point de vue et ne sont pas simplement curieuses. Il suffit de visionner quelques exemples de logement pour constater que cette visite virtuelle est pertinente et prometteuse.
Loin d’être totalement bloqué, le secteur de l’immobilier neuf subit toutefois des chamboulements importants. Les acquéreurs comme les professionnels tentent de faire leur place dans cette situation instable, mais avec des perspectives d’évolution intéressantes !
