au sommaire
On dit de la France qu'elle a probablement le plus riche patrimoine en pisépisé. De la Champagne à l'Isère, en passant par l'Auvergne, le Limousin et la Loire, on peut admirer des demeures vieilles de deux ou trois siècles, voire plus.
Saint Albin de Vaulserre - Grange en pisé - Isère. © Patrice78500, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0
Corps de ferme en pisé de l’Avant-Pays Savoyard © 123savoie.com
Les premières traces connues en Gaule méridionale remontent à la fin de l'âge de Bronze. La Grande Muraille comporte plusieurs tronçons en pisé. Côté robustesse...
© AFPA, réseau Écobâtir
Simple dans son principe, la technique de constructionconstruction exige néanmoins diverses compétences. L'ouvrage débute par l'empierrage des fondations, qui s'élèvent au minimum de 50 cm au dessus du sol afin d'empêcher les remontées d'humidité. Les mursmurs, épais de 40 cm, sont délimités par des coffragescoffrages en boisbois (ou banchesbanches) hauts de 80 à 90 cm, à l'intérieur desquels l'argileargile est « coulée ». La terre est pure, légèrement humidifiée pour l'amener à bonne consistance. Elle est déversée à la pelle par couches de 20 à 30 cm, puis vigoureusement tassée à l'aide d'un pisoir, outil de bois qui a donné son nom au procédé. Aujourd'hui, on se sert plutôt d'une dame de maçonmaçon (plus lourde) ou, plus efficace encore, d'un fouloir pneumatiquepneumatique.
Travail au fouloir © AFPA, réseau Écobâtir
Battue lit par lit, la terre forme une masse homogène de forte densité : 2000 kgkg/m3. À noter, de la terre à pisé (granulométrie 0-45 mm) est vendue à la tonne dans le réseau associatif. Au sommet de chaque rangée, des madriers sont noyés dans l'argile pour stabiliser l'élévation et assurer sa cohésion avec les parois adjacentes. Des poteaux sont également placés aux angles, en guise de chaînagechaînage vertical. Les linteaux et les encadrements des ouvertures sont intégrés à mesure de la construction. La charpentecharpente repose sur une ossature en poutrespoutres qui répartit la charge de la toituretoiture au sommet des murs. Malgré sa densité et sa forte inertie, le pisé s'avère moins isolant que le parpaingparpaing de ciment : 1,20 W/m.K. En contrepartie, c'est un très bon régulateur climatique.
© AFPA, réseau Écobâtir