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    Certaines plantes peuvent effectivement absorber des polluants. Mais, en conditions réelles d'exposition, l'aération et la ventilationventilation restent bien plus efficaces que l'épuration par les végétaux. Alors, avant toute chose, ouvrez vos fenêtresfenêtres !

    En 1973, pendant la mission SkylabSkylab 3, la Nasa a identifié 107 produits composés organiques volatilscomposés organiques volatils à l'intérieur du vaisseau spatial. Les scientifiques américains se sont ainsi rendu compte que la pollution de l'air intérieur, dans n'importe quel espace fermé, pouvait présenter des problèmes relatifs à la santé. Ils ont alors placé des plantes d'intérieur dans des espaces nouvellement construits et meublés. Les résultats (voir ici) ont prouvé que la majeure partie des composés organiques volatils indésirables avait pu être enlevée.

    En fait, les végétaux concernés utilisent une bio-épuration reposant sur un échange gazeux. Les polluants de l’air se trouvent absorbés par les feuilles. Ultérieurement, des micro-organismesmicro-organismes présents dans les racines convertissent les polluants indésirables en produits organiques. Les plantes émettent alors de la vapeur d'eau par un processus de transpirationtranspiration, en améliorant le taux d'humidité et d'oxygène.

    Comment dépolluer l'air intérieur ? Grâce aux plantes ? Pas si sûr… Ici <em>Chlorophytum comosum. © </em>Motorolka, Shutterstock
    Comment dépolluer l'air intérieur ? Grâce aux plantes ? Pas si sûr… Ici Chlorophytum comosum. © Motorolka, Shutterstock

    Assainir l'air de sa maison grâce aux plantes, vraiment ?

    En France, le projet Phytair, en collaboration avec le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtimentCentre scientifique et technique du bâtiment) de Nantes et la faculté de pharmacie de Lille, a été mené pour savoir ce qu'il en était réellement de la capacité des plantes à dépolluer nos intérieurs (notamment sur la capacité du chlorophytum à réduire la présence de toluène dans l'air dans un environnement clos).

    Dans un document s'appuyant sur ces travaux scientifiques, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergieAgence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) donne son avis : « En laboratoire, en enceintes contrôlées, des plantes peuvent présenter une capacité à absorber certains polluants gazeux. Cette capacité peut être influencée par différents paramètres physiques et/ou biologiques. Dans les bâtiments, en conditions réelles d'exposition, l'efficacité d'épuration de l'air par les plantes seules est inférieure à l'effet du taux de renouvellement de l'air sur les concentrations de polluants. Autrement dit, l'aération et la ventilation restent bien plus efficaces que l'épuration par les plantes. Par conséquent, l'Ademe considère que l'argument "plantes dépolluantes" n'est pas validé scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine. En matièrematière d'amélioration de la qualité de l'air intérieur, la priorité reste la préventionprévention et la limitation des sources de pollution (entretenir les chauffe-eau et chaudières, réduire l'utilisation de produits chimiques ménagers...) accompagnées d'une ventilation ou plus généralement d'une aération des locaux (entretien du système de ventilation, ne pas bloquer les orifices d'aération, ouvrir les fenêtres tous les jours quelques minutes...). »

    Elle détaille notamment : « La dernière phase de Phytair a permis de tester les capacités d'épuration des plantes en jardinière dans des conditions réelles d'exposition, notamment en termes de ventilation dans une pièce et de configurations des plantes. L'ensemble des essais d'exposition réalisés avec des sources multiples et complexes (type chauffage d'appoint, bâton d'encens et parquetparquet en pin) ne permet pas de conclure quant à une potentielle efficacité des plantes sur l'élimination des polluants étudiés. L'efficacité du système plante en jardinière serait donc quasi nulle en condition réaliste d'exposition, c'est-à-dire avec 4 jardinières au maximum par pièce ».

    L'Ademe explique toutefois que « la plupart des plantes d'intérieur ne présentent pas d'effets délétères pour la santé, mis à part dans certains cas bien spécifiques ». Alors, pourquoi se priver de si beaux végétaux à la maison ? Découvrez-en quelques-uns dans les pages suivantes.