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Un jardin dont la terre est argileuse et lourde risque fort de devenir trop boueux et donc difficile d'accès. Si cette situation se répète souvent, les travaux peuvent en souffrir. À l'inverse, un sol sableux et léger n'est pas capable de garder l'humidité et s'assèche rapidement. Dans ce cas, un simple arrosage hebdomadaire est loin d'être suffisant. Face à l'un de ces problèmes, vous allez pouvoir apporter des améliorations sensibles, mais cela progressivement pour ne pas vous réclamer, en un court laps de temps, une trop grosse somme d'efforts.
Une terre à bien connaître
Si votre terre est lourde, au printemps, elle se réchauffera lentement, et les récoltes s'en ressentiront. Un apport de cendres tamisées, de tourbe (à raison de 2 à 5 kgkg/m2), de fumier de ferme bien décomposé tous les trois ans (10 kg/m2) sera bénéfique. Si votre sol est sableux, il est très perméable, bien drainé et facile à travailler. Vite réchauffé dès l'arrivée des beaux jours, il est propice à la production des primeurs (ou légumes précoces), mais présente cependant l'inconvénient de réclamer des arrosages fréquents. Vous pourrez l'améliorer par des apports de fumier très légèrement pailleux ou de compostcompost ménager tous les ans (de 200 à 600 g/m2) et des engrais verts. Si votre terre est trop riche en humushumus, elle possède un grand pouvoir de rétention vis-à-vis de l'eau. Elle est facile à travailler et se réchauffe vite au printemps. Elle est riche en éléments fertilisants, mais son acidité (pH inférieur à 6) peut gêner le bon développement de certaines plantes. Pour l'améliorer, vous allez pouvoir lui apporter tous les huit ou dix ans un amendement calcairecalcaire. Si votre sol est calcaire, il ne sera pas accepté par de nombreux végétaux. Il n'existe pas de remède vraiment efficace contre ce défaut, mais seulement certains palliatifspalliatifs, à répéter régulièrement, comme un apport annuel de fumier très décomposé, de compost (3 kg/m2) additionné de sulfate de fer neige ou de tourbe (de 200 à 400 g/m2).
Les algues, un excellent amendement
Le fumier nourrit la terre par un apport d'humus, dont le rôle est fondamental. Vous aurez toujours intérêt à utiliser cette source d'engrais dans votre jardin, si bien sûr un éleveur proche de votre domicile peut vous en livrer. Pour gagner du temps, utilisez du fumier déshydraté du commerce. Un tel produit se présente en poudre, et pourra constituer une alternative intéressante. Apportez-en au sol au moment du bêchage de vos parcelles, à la dose de 2 à 3 kg/m2, ou de 1 à 2 kg à jeter au fond du trou de plantation de vos arbresarbres et arbustes.
Pour les arbres en place, saupoudrez environ 1 kg de ce produit sur la surface correspondant à la couronne, et bêchez. Il faudra diviser cette dose par trois pour vos rosiers. Par ailleurs, Or Brun est un terreau du commerce assez complet, à base de 80 % de différents fumiers savamment dosés et de 20 % d'une alguealgue bretonne, le goémon. Si le fumier ne s'utilise qu'en hiverhiver, au moment du bêchage, cet engrais organique prêt à l'emploi peut être épandu en toutes saisonssaisons, quelle que soit la culture, ce qui présente un avantage évident. L'emploi de cet engrais prêt à l'emploi vous fera gagner beaucoup de temps !
Le compost, un engrais en or
Les différents déchetsdéchets provenant de votre jardin ou de votre cuisine gagneront toujours à être transformés en compost, un excellent engrais naturelengrais naturel. Les fleurs fanées et les feuillages divers provenant de votre potager, de votre verger et de vos parcelles d'agrément vont constituer une excellente source de matières organiques à composter, à condition qu'ils ne soient pas issus de plantes malades. C'est le cas notamment des fanes de pommes de terrepommes de terre, de petits poispetits pois et de haricots. Utilisez aussi le feuillage de vos tomatestomates, courgescourges et courgettescourgettes provenant de vos pincements, etc.
Méfiez-vous toutefois des racines de plantes aussi indésirables que le liseronliseron, le chiendentchiendent et l'ortie, car elles pourraient ultérieurement donner naissance à de nouveaux pieds dans vos parcelles fertilisées à l'aide de votre compost ! Les épluchures de fruits et de légumes, vos restes de repas, les coquilles d'œufs écrasées, le marc de café, etc. pourront également être jetés sur votre tas de compost. Choisissez un emplacement retiré de votre jardin, pour des raisons esthétiques évidentes, à l'abri du ventvent et de préférence à mi-ombre, pour placer votre compost. Le mieux, pour gagner du temps, sera d'utiliser un composteur du commerce muni d'une petite trappe à sa base, utile pour récupérer le compost prêt à être utilisé. Pour accélérer la formation de ce dernier, il faudra le saupoudrer régulièrement d'un « activateur de compost », à base de sulfate d'ammoniaqueammoniaque.
Au moment d'utiliser cet excellent engrais bio, éliminez-en les éléments grossiers qui n'ont pas pu se décomposer (racines vigoureuses, certains déchets de taille). Répartissez ce mélange sur la surface laissée nue à fertiliser, de préférence en début d'hiver. Inutile de l'enfouir par bêchage à ce stade : il s'intégrera lentement au sol et, au moment de vos semis printaniers, un griffagegriffage suffira à l'incorporer à la terre. La dose d'emploi sera de 3 à 5 kg/m2.
Des déchets vite broyés
Sachez aussi que vos déchets de taille pourront être compostés. En effet, les branches jeunes et celles qui sont taillées au printemps, à sève montante, sont riches en minérauxminéraux. De plus, elles se dégradent assez rapidement. Déchiquetées à l'aide d'un broyeur à moteur, puis mises en tas, elles fermenteront vite. Il vous sera possible, au bout de trois à quatre semaines, de les incorporer à votre tas de compost. Mais les rameaux âgés et ceux qui sont taillés en hiver, à sève descendante, plus secs et moins riches en azote et en phosphore, avec plus de difficulté pour se décomposer, mériteront de ne pas être utilisés de cette façon. Si votre jardin est assez petit, choisissez un appareil à moteur électrique, largement suffisant. Dans le cas contraire, préférez un engin à moteur thermiquemoteur thermique, plus puissant. Optez pour un modèle facile à déplacer, bien stable et muni d'un sac récupérateur qui évitera des projections et simplifiera le transport de vos déchets jusqu'à votre tas de compost.
Faciles à produire, les engrais verts
Il s'agit de plantes que vous allez pouvoir cultiver uniquement pour fertiliser votre jardin. Les engrais verts amélioreront la structure de votre sol par l'action de leurs racines et stimuleront sa vie microbienne. Ils seront capables d'ameublir la terre jusqu'à des couches profondes et d'améliorer ainsi les échanges d'eau et d'air du sol. Certains de ces végétaux peuvent même empêcher le développement des mauvaises herbes ou freiner leur expansion. Il s'agit de plantes qu'il vous suffira de semer à la volée, une technique très rapide, sur des parcelles devenues libres, en août par exemple.
Choisissez le sarrasin, une graminéegraminée à faucher deux mois après son semis, la moutarde, qui produit des fleurs jaunes ressemblant à celles du colza, ou encore de la féverole, à enfouir en fin d'hiver et non en automneautomne. La phacélie est une espèceespèce à fort enracinement, aux belles fleurs mauves qui attirent les abeilles, et capable de restituer à la terre, en se décomposant, beaucoup de matière organique. Les légumineuses (vesce, trèfle blanc, trèfle incarnat, etc.) captent, quant à elles, l'azote atmosphérique pour l'emmagasiner ensuite dans de petits nodules fixés à leurs racines, et le rétrocèdent au sol lors de leur enfouissement.
Laissez pousser tous seuls ces végétaux, sans leur apporter le moindre soin. Il faudra simplement les enfouir en début d'automne ou lors du printemps suivant. L'outil idéal pour pratiquer ce travail sera une houe, voire une motohoue à moteur si vous disposez d'une grande parcelle, éventuellement à louer. Au besoin, vous vous servirez plus simplement d'une fourche-bêche. Mais vous gagnerez à laisser sécher quelque peu vos plantes avant de les mettre en terre.
Emploi d’engrais minéraux
Les plantes puisent régulièrement dans le sol les éléments minéraux qui leur sont nécessaires. On dit que la terre exporte ses richesses, et il est indispensable d'y remédier par un réapprovisionnement constant. Or, le seul fumier et ses dérivés (le compost, les engrais verts) ne sauraient y suffire. Ne négligez donc jamais l'emploi des engrais minéraux du commerce. Si vous désirez stimuler certains légumes-feuilles (salades, épinardsépinards, etc.), fertilisez-les en une seule fois, alors qu'ils sont encore peu développés, en utilisant des engrais dits « coup de fouet », à base de farines de plumes hydrolysées, d'extraits de vinasses de betteraves et de divers oligoéléments naturels. Se présentant sous forme de microgranulés, ces engrais sont très faciles à épandre. Sur les autres cultures, vous allez pouvoir utiliser des « engrais-retard » composés d'une multitude de petites perles, dont l'enveloppe de résine est perméable. Au contact de l'eau, les matières minérales qu'elles contiennent se solubilisent et sont diffusées progressivement dans le sol, grâce à la pression osmotiquepression osmotique créée par les plantes. Celles-ci prélèvent alors les éléments nutritifs selon leurs propres besoins, ni plus ni moins. Le grand avantage de ces engrais, c'est de permettre un emploi en une seule fois, au printemps, intéressant pour les jardiniers pressés.