Des chercheurs suisses sont parvenus à transformer du bois en une éponge piézoélectrique. Elle pourrait être intégrée dans des parquets biodégradables capables d’alimenter des appareils en marchant dessus.

L'énergie produite par nos pas représente une source d'énergie renouvelable encore très peu exploitée. Certains dispositifs ont déjà été testés, avec plus ou moins de succès, comme l’intégration de générateurs électromagnétiques sous le sol. Des chercheurs de l'Empa et de l'EPF de Zurich ont trouvé un nouveau procédé beaucoup plus simple et écologique, en utilisant du bois comme un générateur piézoélectrique.

Grâce à l’effet piézoélectrique, certains matériaux peuvent générer de l'électricité lorsqu'ils sont déformés. Toutefois, le bois est normalement trop rigide pour produire une tension significative. Les chercheurs ont donc transformé du bois de balsa en une matière spongieuse grâce à un procédé de délignification. La lignine, une des trois substances qui forment les parois cellulaires du bois avec l'hémicellulose et la cellulose, a été éliminée en plongeant le matériau dans un bain acide de peroxyde d'hydrogène et d'acide acétique.

Un parquet composé d’éponges en bois reliées par des feuilles en cuivre entre deux plaques de bois pourrait générer un courant électrique. © ACS Nano, Empa
Un parquet composé d’éponges en bois reliées par des feuilles en cuivre entre deux plaques de bois pourrait générer un courant électrique. © ACS Nano, Empa

Un générateur piézoélectrique en bois

Le résultat est une petite éponge en bois mesurant 1,5 centimètre de côté qui peut générer jusqu'à 0,69 volt lorsqu'on appuie dessus. La tension est très faible, de 7,1 nanoampères seulement, mais suffisante pour en faire un capteur de pression. Toutefois, il est possible d'alimenter un écran LCD monochrome en assemblant 30 cubes entre deux feuilles de cuivre et deux plaques de bois. Les chercheurs ont également trouvé une seconde méthode de délignification, beaucoup plus écologique, en utilisant le champignon Ganoderma applanatum. « Le champignon décompose la lignine et l'hémicellulose du bois de manière particulièrement douce », explique Javier Ribera, chercheur à l'Empa.

Cette découverte pourrait être utilisée pour créer un parquet qui génère de l'électricité en marchant dessus. Contrairement aux autres systèmes développés jusqu'à présent, le procédé est extrêmement simple et les matériaux sont renouvelables et biodégradables.