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Pour fabriquer des briques, il faut avoir recours à une cuisson au four à des températures voisines de 1.400 °C. Le procédé produit de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2), loin d'être optimal s'agissant de préservation de l'environnement. Mais les biobriques imaginées par des chercheurs de l'université du Cap (Afrique du Sud) pourraient venir révolutionner le secteur.
Car ces briques sont les toutes premières à être fabriquées à partir... de véritable urine humaine ! Et elles le sont à température ambiante, dans des moules. Grâce à un processus naturel appelé précipitation microbienne du carbonate. Un peu comme se forment les coquillages. Ici, des bactériesbactéries présentes dans du sablesable meuble produisent de l'uréase qui décompose l'urée contenue dans l'urine en produisant du carbonate de calciumcarbonate de calcium par le biais d'une réaction chimique complexe.
Selon les chercheurs, le processus tue tous les pathogènes et bactéries nocives, car il se produit à pH élevé. La fabrication de briques à base d’urine ne présente donc aucun danger pour la santé. Et au bout de 48 heures, toutes les odeurs désagréables ont disparu. © Université du Cap
Des engrais pour rendre le procédé encore plus intéressant
Le sable se trouve alors lié en briques. Les chercheurs ont établi que pour obtenir une brique plus solidesolide qu'une brique classique à 40 % de calcairecalcaire, il fallait simplement laisser les bactéries développer la précipitation du carbonate plus longtemps. De quoi imaginer des briques sur mesure.
L'urine - riche en azoteazote, phosphorephosphore et potassiumpotassium - non utile à la fabrication des briques biologiques pourrait servir à produire des engrais pour l’agriculture. Les étudiants ont ainsi calculé qu'il faudrait 25 à 30 litres d'urine, soit une centaine de détours par les toilettes pour une personne, pour fabriquer une seule brique plus un kilogrammekilogramme d'engrais.