Dans le contexte de crise climatique, un effort particulier est apporté à l’isolation des bâtiments. Une manière efficace de réduire leur empreinte carbone. Mais certains matériaux utilisés pour améliorer les performances énergétiques de nos maisons, comme les mousses de polystyrène, peuvent s’avérer dangereux pour l’Homme et pour l’environnement. 


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    Celui que l'industrie des isolants pour bâtiments appelle le PolyFR -- pour Polymeric Flame Retardant -- est de plus en plus largement utilisé depuis qu'un autre retardateur de flamme -- l'hexabromocyclododécane (HBCD) -- a été placé, en 2013, sur la liste des vingt polluants les plus dangereux au monde. Mais des chercheurs de l’université de Toronto (Canada) identifient aujourd'hui plusieurs moments de son cycle de vie qui peuvent poser problème, aussi bien aux Hommes qu'à l'environnement.

    L'innocuité présumée du PolyFR repose sur le fait qu'il s'agit d'un polymèrepolymère. Une grosse moléculemolécule a priori donc peu susceptible d'être libérée par la mousse isolante légère et bon marché qui la contient. Les chercheurs montrent pourtant que les risques de rejets dans l'environnement existent, tant pendant la fabrication qu'à l'installation ou au moment de l'élimination de l'isolant. Une autre étude a déjà montré que le polymère peut effectivement, une fois libéré et dans certaines conditions, se dégrader en composés chimiques nocifs.

    Étudier les impacts avant la mise sur le marché

    Le polyFR est en effet un polymère à base de butadiène et de styrène, tous les deux cancérigènes. Il fait par ailleurs partie de la famille des retardateurs de flamme bromés qui ont déjà été classés comme toxiques par le passé. Et face à la généralisation de son usage -- sa production s'élève désormais à 26.000 tonnes par an, surtout aux États-Unis --, les chercheurs appellent à des études qui pourraient préciser son réel impact sur les écosystèmes et la santé humaine.

    Rendre les bâtiments et nos maisons plus économes en énergieénergie est l'une des clés de la lutte contre la crise climatique. Mais il faut veiller à ce que l'opération ne se réalise pas au prix de l'émergenceémergence d'un nouveau problème. D'autant que des matériaux d'isolation alternatifs existent : des fibres minérales intrinsèquement ignifugesignifuges et qui ne nécessitent donc pas le recours à des retardateurs de flammes comme la laine de verre ou la laine de roche.