Sur une planète qui se remplit sans cesse d’habitants et voit émerger une multitude de constructions, il existe des lieux désertés de vies. Après avoir vécu une catastrophe naturelle, un exode rural ou des conflits, ces villes et villages sont restés figés et la nature reprend parfois ses droits. Découvrez quelques-uns de ces endroits, déserts et mystérieux.


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    Ces endroits fascinent par leur atmosphèreatmosphère singulière, entre nostalgie et secret de leur abandon. En parler, c'est plonger dans un passé oublié et s'imprégner de ce qu'il reste de l'histoire de ces villes et villages.

    Craco, en Italie

    Édifié au VIIIe siècle av. J.-C. par un peuple grec au sommet d'une colline, Craco, qui a été façonné au fil des siècles, n'a pourtant été abandonné qu'à la fin des années 1970. Après avoir servi de refuge aux Grecs, ce village pittoresque a accueilli des moines byzantins et a également été un centre stratégique militaire. Certains de ses édifices témoignent de périodes fastes comme son église du XIVe siècle, la Chiesa Madre San Nicola, qui abriterait le corps momifié de San Vincenzo, saint patron martyr de la ville.

    Craco, abandonné, mais encore splendide ! © Adwo, Adobe Stock
    Craco, abandonné, mais encore splendide ! © Adwo, Adobe Stock

    Sa désaffection a été progressive, d'abord due à l'effondrementeffondrement de certaines constructionsconstructions en 1963, puis par l'enchaînement de catastrophes naturelles. Vide d'habitants, Craco finit par être pillé. Ses ruines pittoresques peuvent être aujourd'hui visitées, elles attirent aussi des cinéastes à la recherche d'un décor hors du temps que l'on remarque dans La Passion du Christ et Quantum of Solace, film de James Bond.

    Bodie, aux États-Unis

    Voici un des plus emblématiques villages fantômes des États-Unis. Avec sa rue principale bien droite, ses maisons en boisbois et sa petite église typique, on aurait presque l'impression d'entrer dans un western. Et pour cause... Le lieu est découvert en 1859 par William S. Bodey qui y trouve de l’or, Bodie est alors construite en 1861 et devient une ville aurifère qui dénombre plus de 9 000 âmes en 1880. Elle voit jusqu'à 65 saloons s'ouvrir en plus de la multitude de magasins, de salles de jeux et de maisons closes. Cette agitation permanente en fait une des bourgades les plus dangereuses de l'Ouest américain.

    À Bodie, l'atmosphère de la période de la ruée vers l'or se perçoit encore... © Zack Frank, Adobe Stock
    À Bodie, l'atmosphère de la période de la ruée vers l'or se perçoit encore... © Zack Frank, Adobe Stock

    À Bodie (en Californie), les hivershivers sont extrêmement froids et les étés particulièrement étouffants, sans parler des conditions de travail des mineurs dans la mine d'or qui finit par s'épuiser. La ville se vide de sa population dans les années 1940, mais reste debout, transformée en un parc historique pour préserver ce qui reste de son vécu...

    L’île d’Hashima, au Japon

    Également connue sous le nom de Gunkanjima qui signifie « l'île-navire de guerre » en raison de sa forme, Hashima est située à 15 kilomètres au large de Nagasaki. Encore inhabitée au début du XIXe siècle, elle est complètement civilisée à la fin du même siècle, notamment grâce au groupe Mitsubishi qui la rachète. Il en fait une cité minière qui exploite le charbon et qui se développe jusqu'à devenir une île semi-artificielle dans les années 1930. Dans les années 1950-1960, Hashima compte plus de 5 000 habitants sur une superficie de seulement 6,3 hectares qui en fait un des lieux d'habitation les plus « compacts ».

    L'île d'Hashima, témoin de la révolution industrielle. © rollingmaster, Adobe Stock
    L'île d'Hashima, témoin de la révolution industrielle. © rollingmaster, Adobe Stock

    En 1974, l'île est définitivement abandonnée puisque la source d'énergieénergie pétrolepétrole remplace peu à peu le charboncharbon. Oubliée pendant des décennies, Hashima est classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2015 en tant que site témoignant de la révolution industrielle japonaise. Elle a servi de décor à un film de James Bond, Skyfall.

    Oradour-sur-Glane, en France

    Située à une vingtaine de kilomètres de Limoges, la commune d'Oradour-sur-Glane ne fait pas partie de ces villes désertées à cause d'un déclin économique. Elle est un témoin précieux de l'horreur humaine perpétrée par un groupe de Wafen SS durant la Seconde Guerre mondiale. Le 10 juin 1944, une unité de la division SS Das Reich entre dans Oradour-sur-Glane et rassemble les habitants sur la place centrale, exécutant au passage ceux qui ne peuvent s'y rendre. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants et regroupés dans des lieux clos comme des granges, puis massacrés. Les femmes et les enfants, réunis dans l'église du village y sont tués et le village est incendié. Six-cent-quarante-trois victimes seront dénombrées.

    À Oradour-sur-Glane, rien n'a bougé depuis le 10 juin 1944. © Pippa Sanderson, Adobe Stock
    À Oradour-sur-Glane, rien n'a bougé depuis le 10 juin 1944. © Pippa Sanderson, Adobe Stock

    Après la guerre, Charles de Gaulle décide de ne pas reconstruire Oradour qui devient mémorial à ciel ouvert pour honorer les victimes et témoigner des atrocités commises. Chaque année, ce sont environ 300 000 visiteurs qui foulent les ruines calcinées encore empreintes de cette barbarie.

    Mais aussi…

    Humberstone au Chili, Kayaköy en Turquie, Pripiat en Ukraine, Granadilla en Espagne, Occi en Corse...