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La Baie de Bourgneuf
Ce petit paragraphe n'est qu'un aperçu de la baie qui n'est pas, ici, notre sujet, mais qui est « la cause » du Gois : il faudrait un gros dossier entier pour parler de ce magnifique et magique endroit ! L'île de Noirmoutier à l'ouest et le continent à l'est, délimitent cette baie, qui est sous l'influence des eaux marines et des crues de la Loire.
Les apports de petits cours d'eau contribuent à la dessalure. Le marnagemarnage (moyenne 5,3 mètres) découvre à chaque marée de vastes vasières. La rive orientale est endiguée sur 30 km.
Baie de Bourneuf
La baie reçoit les eaux douces de son bassin contrôlé par des éclusesécluses, source de conflits permanents avec les ostréiculteurs qui ne veulent pas trop d'eau douceeau douce, mais aussi avec les exploitants agricoles qui, eux, ne veulent pas voir leurs terres inondées trop longtemps. La nappe des calcairescalcaires lutétiens, en relation avec la baie est salée et riche en éléments nutritifs, entre autres les nitrates (zone vulnérable).
Baie et région natura 2000
Les eaux du bassin versantbassin versant continental, eutrophies, peuvent être de mauvaise qualité (matière organique, azote, phosphore). La qualité sanitaire des eaux conchylicoles est en général bonne, mais peut être sporadiquement détériorée. Les eaux de baignade et de pêchepêche à pied ont une qualité moyenne à médiocre. Il n'y a pas de signe de pollution chimiquepollution chimique importante, mais des valeurs un peu élevées en cuivre, en pesticidespesticides et en HAP en certains endroits à cause des marées noiresmarées noires.
La zone est largement couverte par les inventaires ZnieffZnieff et ZicoZico. Elle est très peu anthropisée, mais supporte une fréquentation humaine importante, résultant d'activités diverses : conchyliculture sur estranestran et en marais, saliculture, tourisme. Les vasières et les marais constituent une zone d'attrait pour l'avifauneavifaune.
La baie de Bourgneuf est un vaste arc maritime tiré depuis la Pointe Saint-Gildas (sud de l'estuaireestuaire de la Loire) jusqu'à Beauvoir-sur-Mer et fermé par l'île de Noirmoutier jusqu'à l'Île du Pilier. Elle inclut la côte sud du pays de Retz, le littoral du Marais breton et la face est de l'île de Noirmoutier.
Baie de Bourgneuf
Au Moyen Âge, elle se nommait Baie de Bretagne, le fond de la baie était plus vaste et s'étendait jusqu'à Machecoul et Challans avec plusieurs îles, dont Bouin. L'envasement, la création de polders et de marais salants ont créé le Marais breton, réduisant la superficie de la baie.
Le Marais breton fut le plus grand producteur de sel du XVe siècle au XVIIIe siècle et les navires de la Hanse venaient s'y approvisionner en sel gris. La prospérité cessa au XVIIIe siècle lors de l'envasement qui menaçait la navigation. L'envasement est toujours d'actualité, provoqué par des alluvions provenant de la Loire.
Bourgneuf en Retz, Machecoul, Challans, Beauvoir-sur-Mer, étaient les ports de mer de la baie de Bretagne. La ligne de rivage se devine encore par la séparationséparation entre bocagebocage et marais. Sous l'Ancien Régime, cette région fut le centre d'une contrebande importante opérée par les « coureurs de lunelune » qui trafiquaient, essayant sans cesse d'échapper au contrôle des gabelous. Ce trafic sévit partout et toucha directement ou indirectement l'ensemble de la population.
La contrebande, faux tabac, sel, « vins de mer », eau-de-vie et indiennes, à pied, à cheval ou à bord de "chattes", était opérée depuis les îles de Bouin, de Noirmoutier et d'Yeu, accentuée par la franchise insulaire. Une longue histoire racontée par Émile Boutin dans « La baie de Bretagne et sa contrebande : sel, vin, tabac, indiennes » éditions Siloë.
Les principaux ports actuels de la Baie de Bourgneuf
-- Port de la Pointe Saint-Gildas
-- Port de la Noëveillard (Pornic)
-- Le Vieux-port (Pornic)
-- Port du ColletCollet (Les Moutiers-en-Retz)
-- Port des champs (Bouin)
-- Port du Bec (Bouin)
-- Fromentine (La Barre-de-Monts)
-- Port de Noirmoutier-en-l'Île
© Mairie de Beauvoir
© Marie de Beauvoir
Les huîtres :
A l'époque gallo-romaine, on expédiait les huîtres assez loin. L'huître était ronde et plate, c'était " le pied de cheval ". Les moines mangeaient des huîtres et les commercialisaient. Pendant des années, il y a eu abondance mais l'hiverhiver 1788-1789, glacial vit toutes les huîtres périr. Après la seconde guerre mondiale, des ostréiculteurs charentais viennent s'établir en Vendée. Le naissain provenait de Charente-Maritime. En 1972, l'huître japonaise remplace la portugaise et amène, probablement, avec elle l'alguealgue des Sargasses et Crepidula fornicata, deux envahisseurs dont la baie se passerait bien.
A l'âge de 18 mois, les coquilles forment un gros paquetpaquet ; on les ramène au port et elles sont séparées les unes des autres avant de retrouver leurs parcs. Ce travail, le détroquage, occupe une nombreuse main-d'œuvre. Le gros du chiffre se fait naturellement pour les fêtes de fin d'année et les vols sont fréquents à cette période.