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Par Loiret, il faut entendre le nom de la rivière au sud d'Orléans, à Olivet ; dans le département du Loiret. Le Loiret (petite Loire) est une résurgence de la Loire dont une partie des eaux quitte le lit du fleuve vers St-Benoit-sur-Loire pour reparaître à Olivet dans ce qui est aujourd'hui le Parc Floral d'Orléans-La Source (la source du Loiret !)
Parc floral de La Source (Orléans). © ManuD, Wikimedia commons, DP
Le Loiret est bien visible de bout en bout sur cette carte. © Domaine public
Depuis les travaux de défrichement des moines au Moyen Age, la source du Loiret a toujours été entourée d'une belle végétation. Un parc dessiné, dit-on, par Le Nôtre, existe depuis la constructionconstruction du château au XVIIème siècle. Au siècle suivant, Lord Bolingbroke y vit en exil, et y reçoit son ami Voltaire. En 1815, Davoust y établit son quartier général.
Le Loiret
Puis le domaine appartient au marquis de Tristan, botanistebotaniste éminent. En 1959, le département du Loiret et la ville d'Orléans achètent cet ensemble de 750 hectares qui devient la ville nouvelle, l'Université et la technopole.
Le Loiret : sa source
Et dès 1964, un parc floral de 30 hectares voit le jour. L'eau y joue un grand rôle ; tout est dessiné autour de la source du Loiret, curiosité géographique, puisque résurgence de la Loire, qui bouillonne au milieu d'un bassin. Au pied du château, qui abrite la présidence de l'Université, un jet d'eau jaillit au milieu du miroir. En 1967, le parc floral accueille les Floralies internationales.
Le Loiret : sa source, et son parc floral
Au plus sec de l'étiageétiage, un de ces trous peut-être observé sur la grève, en face du camping de Jargeau. Le débitdébit de la source (le bouillon) est d'intensité variable selon le niveau de la Loire (hors crue) de 0,5 à 2 m3/seconde. Elle a une particularité, ses eaux ne gèlent jamais elles sortent à une température quasi constante qui se situe entre 11,5 et 14°.
Le Loiret, long de 11 kilomètres coule en grande partie sur la commune d'Olivet. Une promenade permet de longer la rivière, et d'admirer de très beaux moulins. Il possède un affluent le Dhuy.
L'institut des sciences de la Terre d'Orléans a étudié de près la source du Loiret dans le parc floral. L'alimentation du système hydrogéologique du val d 'Orléans est tributaire du régime du fleuve et le surcreusement du lit du fleuve pourrait tarir la source du Loiret. Lors des épisodes de fortes précipitationsprécipitations et si la Loire est basse, les eaux du Dhuy remontent le cours du Loiret. Une coloration a permis de mettre en évidence les liens entre la source du Loiret, la fontaine de St.Avit et les sources de la Pie. Y a-t-il aussi des liens entre le puits du GouffreGouffre et ce système ? Il faut s'en inquiéter, le puits du Gouffre est un captage d'eau pour la ville. L'invresac (inversion de l'écoulement) est peu fréquent, on en a observé 8 épisodes en 5 ans et il réunit 3 conditions : une Loire basse, de fortes pluies et un Dhuy très chargé. Il est nécessaire de continuer à observer ce qui se passe et ceci se fait avec la collaboration des plongeurs de l'Association Spéléologique Subaquatique Loiret qui contribuent à tracer et explorer les cheminements souterrains des drainsdrains karstiques de cette région.
Le Loiret se jette dans la Loire à la pointe de Courpin, site protégé. La pointe de Courpain se situe à 7 Kms en aval d'Orléans au confluent de la Loire et du Loiret. L'intérêt de ce site naturel de 13 ha qui bénéficie " d'un arrêté de biotopebiotope ", vient de la forêt alluviale qu'il abrite, milieu devenu rare partout en Europe. En plus de son aspect sauvage qui lui confère un charmecharme indéniable, le site présente un grand intérêt écologique du fait de la richesse de sa flore et de sa faunefaune.
Pointe de Courpin
Exceptionnelle par sa diversité, la forêt alluviale de Courpain est composée de plus de 40 espècesespèces d'arbresarbres et d'arbustes. Inondée lors de grandes crues, elle est laissée à son évolution naturelle. Elle abrite notamment de remarquables spécimens de l'Orme lisse, espèce devenue rare en France. Les grèves, colonisée uniquement en période de basses eaux, se singularisent par une végétation pionnière proche de celle qui se développe au bord des fleuves africains.
Quant à la faune, on compte près de cinquante espèces d'oiseaux nicheurs.
Le castor de Loire y est aussi présent, il habite un terrier hutte, souvent recouvert de branches et pénètre à l'intérieur par un tunnel. Une famille de castors comprend de 3 à 8 individus, l'animal passe son temps à ronger les arbres pour les abattre. Les saules, peupliers, frênes, jeunes de préférence y sont rongés en biseau, ou bien se voient défaits de leur écorce sur une hauteur de 20 centimètres. Le castor ne s'éloigne jamais de la rive, il semble bien s'acclimater.
Malgré son grand intérêt, la Pointe de Courpain est menacée, surtout au confluent, par la fréquentation excessive qui détruit la végétation des grèves et érode les berges. Le site ne se prête pas aux activités de pleine nature. La baignade, le VTT, les jeux de plage ne sont pas compatibles avec la conservation du milieu naturel.
La tuilerie est actuellement en ruine, il reste quelques cheminéescheminées et un four...
Vue de l'ancienne Tuilerie de St Pryvé-St Mesmin
A proximité de la Pointe, la réserve naturelle de l'île de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, entre Loire et Loiret, offre également une mosaïque de milieux tout à fait spectaculaire, en passant en quelques mètres des zones les plus humides aux habitats les plus secs. Cette île a une superficie variable selon le niveau du fleuve. Elle est formée d'alluvions quaternairesquaternaires déposées par la Loire sur un substratum calcairecalcaire fissuré. Un grand nombre de résurgences sont visibles sur son pourtour.
L'extension prochaine du périmètre de la réserve, gérée aujourd'hui par l'association des Naturalistes Orléanais, devrait permettre d'englober tout la rive sud de la Loire jusqu'à la Pointe de Courpain qui lui est, écologiquement très liée.